La bande de Gaza meurt de faim. La nourriture manque terriblement dans le territoire palestinien, bouclé par Israël. Premières victimes de la malnutrition, les enfants sont de plus en plus nombreux à être hospitalisés. Début mars, une équipe de l’OMS a constaté sur place le décès de dix enfants, en raison de la malnutrition.
Un garage dans le centre de la bande de Gaza. C’est là que vivent depuis quelques jours Mahmoud, sa femme et leurs enfants. Leur maison a été détruite, il y a plusieurs mois déjà. Alors, ils ont passé l’hiver dans la rue, à fuir les bombardements israéliens. Gaza, Dir Al Balah, Rafah et enfin Maghazi. « Une personne a eu pitié de nous, et nous a accueillis dans ce garage », dit le père de famille, heureux malgré tout d’avoir mis un toit au-dessus de la tête de ses enfants. Mais faut-il encore pouvoir les nourrir.
« Désormais, c’est simple : vous avez de l’argent, vous mangez. Vous n’avez pas d’argent, vous mourrez de faim. C’est la famine, vraiment. Il n’y a pas de travail. Moi, je suis un simple ouvrier, je n’ai jamais pu mettre d’argent de côté. J’ai toujours travaillé au jour le jour, pour nourrir mes enfants. Et maintenant, je fais la manche pour que les gens me donnent du pain », poursuit ce père de famille.
Dans le ciel, il y a les drones israéliens. Ils survolent en permanence la bande de Gaza. Au sol, le territoire est également contrôlé par l’armée israélienne. Les camions d’aide humanitaire entrent au compte-gouttes, les besoins sont immenses. « Ma fille aînée a six ans. J’ai un garçon de quatre ans, et un petit de deux ans qui a besoin de couches. Il a passé les trois derniers mois sans couches. Il reste tout nu jour et nuit, à l’intérieur comme à l’extérieur. Un paquet de couches coûtait autrefois 3 dollars, c’est 50 désormais », dit-il aussi.
« L’aide alimentaire distribuée à Gaza est insignifiante », se désole le père de famille. « Les rations distribuées suffisent à peine à nourrir un chat », explique Mahmoud.
Correspondant RFI à Jérusalem, Sami Boukhelifa, et à Gaza, Rami Al Meghari