Un nouveau coup dur pour l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo avec le décès de son jeune frère, Saturnin, ancien ambassadeur du Bénin en Allemagne. Ganiou Soglo a rendu hommage à son oncle à travers sa plume. Un texte très émouvant. Lisez plutôt !!!
Hommage à mon Oncle Bien-aimé
C’est avec le cœur empli de tristesse que je prends ma plume aujourd’hui pour rendre hommage à un homme que je considère comme exceptionnel, mon oncle Saturnin, que tout le monde appelait « ambassadeur » ou affectueusement « tonton Sat ».
Etudiant, il était déjà engagé dans la défense des droits de la veuve et de l’orphelin. Militant de la première heure à la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF), c’est sans surprise que ses envolées lyriques et prise de position à la tribune des Nations Unies en faisaient déjà un personnage clé de la diplomatie béninoise.
Diplômé de Sciences Po, il a su porter haut les couleurs de notre pays à travers ses différentes missions en tant que chef de mission puis ambassadeur. En sa qualité de Chef de cabinet du Premier ministre pendant la transition (mon père en l’occurrence), il a su organiser le cabinet et insuffler une certaine dynamique dans l’agenda hyper booké du premier ministre. Homme de consensus, il a toujours su, avec cette courtoisie et cette élégance qu’on lui connaissait, maintenir le liant avec toute la classe politique de notre pays et la Renaissance du Bénin et ses dirigeants. Grand homme de culture et écrivain hors pair, pendant longtemps mon père ne pouvait prononcer un discours sans le satisfecit de son ambassadeur de frère. Le président SOGLO l’appelait affectueusement « le Maradona de la plume ».
Grand commis de l’État, homme de devoir et d’intégrité, son parcours est un exemple de dévouement pour la génération que nous sommes.
Au-delà de ses impressionnants faits d’arme, tonton Sat a toujours été pour moi un oncle ami. Malgré la différence d’âge, il a su se montrer accessible et bienveillant à mon égard. Sa capacité d’écoute, la justesse de ses mots et son franc parlé, témoignent de la qualité du l’homme qu’il a été. Ses conseils m’ont été utiles à des moments cruciaux de ma vie, révélant une fois de plus la profondeur de notre relation mais surtout la grande richesse de l’homme.
En 1993, il a en toute logique accepté d’être mon parrain de mariage, un rôle qu’il a assumé avec toute la noblesse et la chaleur qui le caractérisaient. Sa présence constante et son appui indéfectible ont été des sources de réconfort inestimables.
Mon oncle était plus qu’un simple membre de la famille ; il était mon ami. Depuis qu’il a quitté la capitale pour Bohicon notre ville natale, je n’ai pas laissé passer un seul instant sans prendre le soin de le solliciter pour un conseil par-ci, un avis par-là, sans oublier nos discussions politiques enflammées autour du repas du dimanche midi.
Son départ laissera un vide immense en moi. Pour citer cet auteur que mon oncle aimait beaucoup, Jean D’Ormesson disait, je cite : Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. Tonton sera toujours présent en chacun d’entre nous.
Repose en paix, Tonton SAT…
Que ton âme trouve le repos éternel
Avec toute notre affection
Mes chers amis, ayez une pensée pour lui dans vos prières
GANIOU SOGLO