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Fin de l’importation de la volaille au Bénin : Entre mythe et réalité

 Fin de l’importation de la volaille au Bénin : Entre mythe et réalité

Le 31 décembre 2024 marquait la date  butoir annoncée par le Ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche pour mettre fin à l’importation des produits congelés tels que la volaille et les œufs sur le territoire béninois. Presque deux semaines après cette échéance, rien ne montre sur le terrain que la mesure sera effective. Toutefois, une stratégie nationale existe déjà pour la mise en œuvre effective de cette mesure.

Au 31 décembre 2024, «vous pouvez dire “merde” aux poulets congelés importés ». Voilà ce que déclarait le Ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui au détour d’une rencontre avec des producteurs en avril 2023. A l’époque, l’information a fait le tour des médias et suscité beaucoup d’espoirs chez les aviculteurs locaux mais en même temps elle a suscité de multiples interrogations. Que feront les producteurs pour combler les besoins de volaille si l’on sait que la production locale avoisine les 16.000 tonnes contre une importation de l’ordre de 65.000 à 100.000 tonnes? Il y a-t-il des mesures incitatives pour accompagner ces producteurs et comment la mesure d’interdiction sera-t-elle mise en application ? Voilà autant d’interrogations que l’annonce du ministre avait suscité à l’époque. Nous sommes dans la 3e semaine de l’année 2025 mais c’est tout comme si rien ne bouge. Pendant les fêtes de fin d’année 2024, les poulets importés ont bien fait la fête dans les assiettes des béninois contrairement à ce que le ministre avaient avancé. « Moi j’ai acheté du poulet congelé à 1200f dans une poissonnière à côté de ma maison » renseigne une Cotonoise. Interrogée sur la mesure d’interdiction d’importation de volaille et abats au Bénin, elle dit l’avoir entendue mais rien de plus.                                     

Mais qu’est-ce qui se fait concrètement ?                                      

Depuis cette annonce, l’Association Nationale des aviculteurs du Bénin « s’est mise en ordre de bataille pour déjà sensibiliser les acteurs, les mobiliser et élaboré en son sein une stratégie d’intensification de la production des poulets locaux afin de répondre aux besoins de la population » a confié Modeste Dayato. « Nous devons quitter une production extensive pour une aviculture intensive » renchérit le président de l’Association nationale des aviculteurs du Bénin. Mais avant, il a renseigné que le Bénin produit 20.000 tonnes de poulets toutes espèces confondues (poulets traditionnels, pintades, dindes, etc) avec une aviculture de type traditionnel, extensive en l’occurrence.

Pour atteindre cette autonomie, le gouvernement a mis en place une stratégie nationale avec un dispositif bien structuré de production jusqu’à la distribution finale dans les abattoirs, et ce sur tout le territoire national, explique Modeste Dayato. «  La stratégie nationale consiste à intensifier la production des poussins par l’installation de nouveaux couvoirs, la mise en place des facilités pour accompagner les aviculteurs pour maîtriser la production et donc à mieux produire et augmenter leur capacité. Il y a aussi le renforcement du circuit de distribution sur toute l’étendue du territoire national avec les abattoirs à mettre en place, et d’ailleurs certains ont déjà commencé » a-t-il informé.

Malgré cette assurance, l’agro-économiste Lino Tokpo émet des réserves. « Pour 2025, je doute très fort parce qu’il n’y a pas eu tellement de dispositions pour renforcer la production locale en tant que telle », affirme-t-elle au micro de nos confrères de la DW.

Arnaud ACAKPO (Coll)

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