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Femmes célibataires au Bénin : Ça devient préoccupant

 Femmes célibataires au Bénin : Ça devient préoccupant

Pas de statistiques formelles mais le commun des Béninois te dira que la population de femmes célibataires augmente de plus en plus. La raison est que l’on croise de nos jours et très fréquemment, des femmes sans mari dans les bars, sur des lieux de spectacle. Un fait qui n’épargne pas celles qui ont déjà des enfants. Education, perte des valeurs africaines et manque de préparation à la vie en couple sont quelques causes que soulèvent des personnes interrogées sur le sujet.

Croiser de jeunes femmes célibataires de nos jours dans les grandes villes du Bénin est un secret de polichinelle. Si certaines ont fait ce choix à cause des études pour se donner plus de chances de réussite professionnelle, d’autres sont sans couverture maritale parce que divorcées ou abandonnées pour diverses raisons. Le plus souvent pour de simples bisbilles. « C’est quoi ça là. Mon Henri n’est plus capable de prendre soin de moi. Est-ce 3.000 f peut suffire pour une femme comme moi avec un enfant en plus? Ahhh, moi je ne peux pas supporter. C’est pourquoi j’ai plié mes bagages » Confie Tania, la trentaine à peine, adossée à un banc public. Elle vient de quitter son mari il y a quelques mois sous prétexte que ce dernier n’est plus à la hauteur des charges domestiques et de son entretien corporel. Comme elle, elles sont nombreuses à déserter de domicile dès que les poches du conjoint commencent à ne plus casser la tirelire comme aux tous premiers jours. « Nos sœurs ne veulent plus rester sous un toit aujourd’hui hein! » relève Émilie, la soixantaine révolue. Affairée à ensacher du charbon de bois dans la cour d’une maison à Akpakpa, elle poursuit : « C’est triste ce qui s’observe aujourd’hui. Ce n’est pas parce que j’ai tout à ma disposition que je suis encore avec papa kiki (nom de leur aîné), non. Tout n’est pas rose et le chemin a été long, mais je suis restée dedans. Je me rappelle comme si c’était hier, un jour je suis allée me plaindre à ma maman (Paix à son âme) sur un fait à la maison. Mais après m’avoir écouté, elle m’a rétorqué. Quand tu as ouvert les yeux, où m’as-tu vu? – Chez papa répondis-je. – alors retourne chez ton mari car le foyer n’est pas synonyme d’absence de désaccord ni divorce pour un oui ou un non. C’est là-bas que tu as ta place. Et depuis, j’ai compris que affaire de mariage, c’est la patience » raconte-t-elle.  C’est une réalité qui s’étend même aux coins reculés du pays.

Les causes

L’une des premières évoquée est la perte des valeurs. Au temps, ou la tradition battait son plein, les unions étaient le plus souvent arrangées entre les familles des conjoints fait savoir un gardien de la tradition. « Avant ce n’est pas l’homme lui-même qui drague sa compagne. C’est une négociation entre les familles. Quand on est assuré de la bonne renommée de la famille, l’homme envoie ses parents dans la famille de sa future épouse pour les premières démarches. Cette étape passée avec succès, place aux choses sérieuses. Après avoir doté la femme, l’homme l’amène chez sa mère afin de recevoir une autre éducation » explique Hounnon Metoli.

L’une de ces valeurs l’éducation

Il faut habituer les filles à la psychologie du ménage. « Elles doivent comprendre leur nouvel environnement pour bien s’intégrer »avance l’homme. Il ajoute que si  « la nouvelle mariée ou conjointe peut passer 4 mois auprès de sa belle-mère pour s’imprégner des réalités de sa nouvelle famille, ce serait une bonne chose. Si la femme doit voir les difficultés du ménage, elle va toujours déménager d’homme en homme » dit un vieil homme. « Et quand tu rates le premier pas, ce que la nature t’a offert, sincèrement tu n’as plus la chance de te retrouver » indique Hounnon Metoli.

Le manque de préparation

« Allez dans les mariages précoces sans avoir la maturité qu’il faut est un véritable problème. Il faut que nos sœurs, nos filles sachent que la vie c’est la patience. La vie c’est un choix. On choisit de vivre avec un homme avec tous ce qui va avec. Tant que ce n’est pas de la violence jusqu’à commettre l’irréparable. Et c’est la même chose pour l’homme aussi face aux caprices de la femme… » insiste maman kiki.

L’autre repère qui tend à disparaitre est la soumission. C’est capital indique Reine. « La femme, quel que soit son rang social ou sa situation professionnelle a obligation de soumission à son mari. Elle doit comprendre qu’elle est sous son autorité et lui devra ce respect. Cela ne veut pas dire, de se laisser humilier, non, mais la femme doit savoir qu’elle dépend d’une autorité qui est son mari » mentionne-t-elle. Selon elle, l’ambition démesurée des femmes est aussi une cause. « Ce qui amène les femmes à se séparer de leur mari ça peut être du côté financier ou l’homme qui ne donne ce qu’il faut à la femme ou la femme qui n’est plus satisfaite par ce que l’homme donne. Et se donne l’opportunité de se séparer ou c’est l’homme qui se sépare d’elle malgré qu’ils ont eu des enfants. C’est un phénomène social qui mine la société » renchérit une évangélique. Et dont la solution pour elle consiste à « cibler l’éducation de nos enfants, de nos jeunes femmes et de nos jeunes frères pour leur inculquer la crainte de Dieu parce que c’est ça qui est fondamental. Si la femme n’a pas la crainte de Dieu elle va se permettre tout luxe parce qu’elle va se voir si belle et penser qu’elle peut accrocher tout homme qu’elle voit. Conséquence directe, elle saute d’homme à homme jusqu’à passer de fana fana à fanée » se désole maman kiki.

Arnaud ACAKPO (Coll)

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