FCBE-Les Démocrates: Vers un divorce consommé

 FCBE-Les Démocrates: Vers un divorce consommé

Depuis quelques semaines, un frémissement politique trouble les eaux déjà agitées de l’opposition béninoise. En toile de fond : une tentative discrète, mais persistante, des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) de se rapprocher de la mouvance présidentielle, dans le but affiché d’obtenir les parrainages nécessaires pour les prochaines élections. Ce jeu d’équilibriste pourrait pourtant précipiter une rupture définitive avec Les Démocrates, leur ancien compagnon de lutte.

À première vue, il s’agit d’un calcul pragmatique. Les FCBE, conscients des verrous institutionnels qui rendent quasi impossible toute candidature sans l’aval implicite de la mouvance, semblent avoir choisi la voie de la négociation avec le pouvoir en place. Mais ce pragmatisme a un prix : celui de l’isolement idéologique et de la défiance grandissante au sein même de l’opposition.

Les Démocrates, eux, observent cette démarche avec suspicion, voire amertume. Pour eux, il ne s’agit pas d’une simple stratégie de survie politique, mais d’un reniement des valeurs communes qui les avaient réunis dans le même camp. La blessure est d’autant plus profonde que la scission entre les deux partis trouve ses racines dans une précédente rupture de confiance, lorsque plusieurs figures ayant fondé Les Démocrates avaient quitté la FCBE, dénonçant un leadership jugé trop accommodant avec le régime actuel.

Le dilemme des FCBE est réel. Dans un système verrouillé par le parrainage, faut-il s’enfermer dans une posture radicale et risquer la marginalisation électorale, ou tendre la main au pouvoir pour tenter d’exister dans l’espace politique ? Mais ce choix tactique a des conséquences stratégiques. Il éloigne la FCBE d’un camp de l’opposition déjà quasiment certaine de sa victoire et renforce l’idée que le parti dirigé par Paul Hounkpè joue une partition périlleuse. Car si les partis de la mouvance présidentielle venaient à refuser leur main tendue il leur sera logiquement impossible de se réclamer à nouveau de l’opposition.

Et pourtant !

Lors de la sortie médiatique du 14 mars 2024 au cours de laquelle l’opposition a  fait bloc pour dire non au nouveau Code électoral, les FCBE entendaient s’associer aux Démocrates pour présenter un candidat unique. En dénonçant l’exclusion déguisée de l’opposition des joutes électorales à venir, l’ancien Ministre Alain Adihou, représentant du parti FCBE avait annoncé comme alternative, un futur accord entre la FCBE et Les Démocrtaes en vue de la présidentielle prochaine. « Nous mettrons nos Maires à la disposition du parti Ld pour que l’opposition présente à la présidentielle, son candidat. Il suffit de faire en sorte que les députés Ld restent intacts ajoutés à nos six Maires. Nous allons travailler à cela », avait-t-il annoncé.

Pour Rappel

Pour être officiellement candidat, tout aspirant doit recueillir désormais à avoir 28 parrainages pour la validité de leur candidature. L’article 132 du texte dit clairement que nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il  n’est de nationalité béninoise de naissance ou acquise depuis au moins dix ans ; n’est de bonne moralité et d’une grande probité ; ne jouit de tous ses droits civils et politiques ; n’est âgé d’au moins 40 ans révolus et au plus 70 ans révolus à la date d’entrée en fonction ; a été élu deux (02) fois président de la République et a exercé comme tel deux mandats; n’est présent en République du Bénin lors du dépôt de sa candidature ; ne jouit d’un état de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois (03) médecins assermentés désignés par la Cour constitutionnelle ; n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 15 % de l’ensemble des députés et des maires et provenant d’au moins 3/5 des circonscriptions électorales législatives. Ce qui fait 28 parrainages exigés étant donné que les 77 maires et les 109 députés font 186 élus. Le texte va plus loin pour préciser qu’un député ou un maire ne peut parrainer qu’un candidat membre ou désigné par le parti sur la liste de laquelle il a été élu. Toutefois, en cas d’accord de gouvernance conclu avant le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle et déposé à la CENA, le député et/ou le maire peut parrainer un candidat membre de l’un ou l’autre des partis signataires de l’accord. Autrement dit, aucun député ou maire ne peut laisser le candidat de son parti pour aller parrainer le candidat d’un autre parti.

La REDACTION

Articles similaires