Extraction du vin de palmier raphia sur la rivière noire : Hubert Dossou-Yovo sensibilise

La Rivière noire située entre les communes d’Adjarra et Avrankou nourrit de nombreuses familles depuis plusieurs décennies grâce aux activités de pêche mais aussi et surtout par la production du vin de palmier raphia dont la boisson alcoolisée est très prisée dans la région. Seulement que l’extraction du vin de palmier raphia a des répercussions écologiques sur l’écosystème de la rivière. C’est le constat fait par le Chercheur-Consultant Hubert Olivier Dossou-Yovo. L’ingénieur agronome propose par la même occasion quelques solutions pour pérenniser les activités locales et promouvoir le tourisme.
Sur la rivière noire, une figure humaine retient l’attention de tous les visiteurs depuis plusieurs décennies. Il s’agit de Dansou Djèvitou. Natif de Kogbomey, Dansou exploite les palmiers raphia de l’écosystème de la rivière noire sur la rive de Vagnon dans l’arrondissement de Sado, commune d’Avrankou, pour en extraire du vin. Derrière cette figure, symbole de gagne-pain à la sueur de son front, de créativité et du savoir-faire local, « se dessine un drame écologique imperceptible à première vue » fait remarquer le consultant. Chaque bidon de vin de palmier de raphia produit rime avec dégât écologique à long terme. En effet, l’extraction du vin par un dispositif aérien n’est pas sans conséquence sur la durabilité de l’écosystème puisque la régénérescence de la végétation aquatique ne suit pas comme il le faut dans le contexte actuel des changements climatiques. A long terme, il n’y aurait plus de palmier raphia si des dispositions idoines de conservation ne sont prises. « Pour la pérennisation de cette activité afin de satisfaire les besoins de nombreuses familles, il importe que de nombreuses actions de sensibilisation liées à l’exploitation rationnelle des palmiers et la conservation de l’écosystème de la Rivière noire soient entreprises. » pense Hubert Olivier Dossou-Yovo.

Atouts touristiques à promouvoir
Pourvoyeuse de devises aux riverains depuis la nuit des temps grâce à la navigation et les activités de pêche, la Rivière noire d’Adjarra, est aussi une destination touristique de choix. Pour sa singularité dans l’environnement des cours d’eau du Bénin, elle accueille des milliers de touristes chaque année. Venant de partout, ces derniers, en quête d’exotisme y passent le clair de leur temps. « La valorisation des ressources naturelles à caractère touristique devrait donc faire partie intégrante des stratégies pour rehausser l’image du Bénin comme pays d’attractions culturelles, cultuelles et touristiques » conseille le Consultant. Dans la même logique, le chercheur appelle à la mutualisation des énergies : « Il importe que les autorités communales d’Adjarra et d’Avrankou conjuguent davantage leurs efforts pour faire de cette rivière un véritable pôle d’attraction avec des aménagements touristiques durables dans l’environnement immédiat ». En cela, il propose d’élever le standard de l’offre touristique locale avec plus de commodités. « Il faut nécessairement ériger le long de la Rivière noire, des résidences, des toilettes publiques, bungalows et ateliers de sculpture et de confection de tambours pour attirer davantage les touristes ».
Le Bénin en tirerait grand profit avec une amélioration des conditions de vie des populations locales à travers la création de nouveaux emplois estime Hubert Olivier Dossou-Yovo.
Arnaud ACAKPO (Coll)