En prélude à l’ouverture des portes du Palais de la Marina au grand public, ce dimanche 20 février 2022, dans le cadre de l’exposition “Arts du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la Restitution à la Révélation”, un vernissage a été organisé le samedi 19 février sous l’autorité du chef de l’État, Patrice Talon. Au-delà des trésors royaux d’Abomey, d’autres fresques ont marquées l’attention du peuple béninois et le monde entier.
Le message est on ne peut plus clair. Le peuple béninois a un génie. Celui de s’entendre sur l’essentiel, son lien commun, ses racines culturelle et patrimoniale. L’instant du vernissage révélé, les bisbilles et intrigues politiques ont été, à première vue, soigneusement rangées derrière les tableaux artistiquement peints qui ornent le palais du peuple. Des ballets des leaders politiques et religieux, aux accolades, rires aux éclats et chaudes poignées de mains témoignent d’une chose. Ils savent d’où ils viennent. Les images montrant Lionel Zinsou, large sourire, et sa fille échangeant des amabilités avec Patrice Talon ou encore celles de Nicéphore Soglo arpentant le jardin présidentiel feront le tour du monde. Beaucoup n’y croyaient quand les médias annonçaient l’arrivée au Bénin des deux adversaires à la présidentielle de 2016 à bord du même vol. Ils sont désormais fixés.
L’ancien président béninois, feu Mathieu Kérékou serait certainement fier dans sa tombe. Le Bénin a étonné et étonnera toujours. Voir cette scène se dérouler un 19 février 2022, date anniversaire du démarrage de l’historique conférence des forces vives de la nation de 1990, est aussi un symbole de la capacité des Béninois a dominé passions et intérêts personnels pour faire passer ceux de la nation commune au-dessus de tout. Les nervis du pouvoir et apprentis sorciers ont une nouvelle occasion pour comprendre que les loups ne se mangent entre eux. « Quand on t’envoie en mission, il faut savoir s’envoyer » a conseillé un leader politique ivoirien pour dire aux bisounours de l’arène politique qui jouent aux chiens méchants, attention.
Comme derrière chaque trésor royal et autres représentations exposés à la présidence, où l’artiste fait passer un message particulier, de multiples retrouvailles entre acteurs politiques béninois, autrefois divisés ont eu lieu. Tous avaient un seul mot d’ordre. Un seul pays, une seule nation et un objectif commun. LE BÉNIN ! Une nation unie est capable de grandes choses. Devant le trône vide du Roi Béhanzin, certains ont peut-être compris que quelle que soit sa puissance d’aujourd’hui il finira par céder son strapontin politique à un autre ou le laisser vide comme l’est le trône du légendaire Béhanzin.
A la vue de ce spectacle encore plus saisissant que les œuvres de Tokoudagba, Hazoumè et Zinkpè, n’est-il pas souhaitable de changer la devise Fraternité-Justice-Travail du Bénin en Arts-Justice-Travail?
Arnaud ACAKPO (Coll)