Natif de Kandi, Zoufrane Toungou est un jeune dynamique et ambitieux, qui malgré son diplôme en socio-anthropologie, s’est lancé dans l’entreprenariat. A travers son studio « Baraka Photographie » il offre des services appréciables à la population de sa ville natale. Dans cette interview exclusive, ce personnage atypique dévoile un coin de sa personnalité et parle de ses activités de photographe mais aussi de socio-anthropologue.
Socio-anthropologue de formation et facilitateur d’ONG, que faites-vous encore dans la photographie ?
L’idée d’entreprendre malgré mon diplôme de maîtrise en sociologie est venue à partir de grands questionnements. Je me suis toujours posé la question de savoir si le salaire seul peut satisfaire mes besoins. Quel est le secret des grands hommes à l’image du Nigérian Aliko Dangote ? Qu’est-ce que Steve Jobs a fait pour marquer le monde ? Autant de questions qui m’ont longtemps taraudé l’esprit. J’ai alors décidé de chercher le secret de ces grands hommes. C’est ainsi que mes recherches m’ont permis de découvrir que l’entreprenariat est la porte de sortie. Étant donné que je suis un jeune ambitieux, je me suis lancé dedans. Baraka Photographie est le premier pas vers mon ambition de créer des entreprises.
Pourquoi avoir choisi la photographie ?
La photographie, parce que tout d’abord je suis un amoureux de la photo (sourire). Je me souviens de nos moments de séances photos à l’aide de nos téléphones portables au collège. Ensuite, je trouve que c’est un domaine encore accessible. Kandi et, de façon générale le département de l’Alibori, est un terrain favorable pour la photographie professionnelle. Enfin, rendre service dans le sens de diminuer les tracasseries en offrant les services de qualités à nos parents parce qu’ils méritent en immortalisant leurs événements. C’est dans ce but que j’ai pensé installer un studio de renom.
Baraka Photographie, qu’est-ce que cela veut dire ?
Le nom Baraka n’a pas été choisi au hasard. C’est le fruit d’une longue réflexion. Le mot Baraka est issu de l’Arabe. Il signifie la bénédiction. Dans le langage courant, ce mot évoque l’abondance dans les domaines de l’argent, des biens, de la famille et de tout ce qui est positif. Avoir la baraka veut dire avoir de la chance, être béni.
Une entreprise c’est d’abord la main-d’œuvre, quelle est la composition de l’équipe de Baraka Photographie ?
Pour l’heure au sein de Baraka Photographie, il n’y a qu’un duo. Abdel Rachad Assouma Amadou qui est le bras opérationnel de l’entreprise. C’est lui qui est chargé de la technique. C’est d’ailleurs lui, le maillon le plus important de l’entreprise. C’est lui qui reste derrière la caméra et l’écran pour que vive Baraka Photographie. Et moi-même Zoufrane, chargé de la coordination des activités administratives et surtout de la visibilité de l’entreprise. Très bientôt nous allons lancer le recrutement d’une secrétaire comptable.
Quelles sont les difficultés rencontrées dans ce parcours ?
Nous rencontrons d’énormes difficultés. Mais pour nous, ce ne sont pas des difficultés mais plutôt des défis. Vu que des défis sont faits pour être relevés, nous nous sacrifions pour le faire. Porter haut Baraka Photographie est notre plus grand défi.
Quelle est votre source de motivation ?
Pour prospérer dans un domaine, tu as forcément besoin d’avoir un modèle, une motivation qui te permet de voir plus loin. Pour ce qui concerne Baraka Photographie, ce sont certains de nos compatriotes qui constituent notre source de motivation. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer César Gaba, Maya Picture et surtout le célèbre Stéphane Bossart. La liste n’est pas exhaustive.
Quel conseil avez-vous à l’endroit de la jeunesse béninoise en général et celle de Kandi en particulier ?
Mon conseil à l’endroit de la jeunesse de mon pays en général et particulièrement à celle de ma commune, c’est d’entreprendre. Les jeunes ne doivent pas attendre d’être recrutés uniquement dans la fonction publique. Ils doivent avoir le courage de mettre en application les idées de créativité qu’ils ont en tête. Je voudrais paraphraser Fabrice Grinda pour inviter les jeunes à entreprendre, « Quoique vous puissiez rêver de faire, commencez-le ».
Votre mot de fin…
Je ne finirai pas cet entretien sans témoigner ma gratitude à Allah qui nous a permis de pouvoir mettre sur pied Baraka Photographie. Ensuite, je remercie Gaskiyani Info pour le travail abattu en nous permettant de suivre l’actualité en temps réel et aussi pour l’opportunité de pouvoir m’exprimer. Enfin, mes remerciements à tous ceux qui ont cru en nous et qui ne ménagent aucun effort pour contribuer à la grandeur de notre entreprise. Seul l’effort fait les forts.
Propos recueillis par : Bachir ISSA