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Enlisement du Port Autonome de Cotonou : Les acteurs de la chaîne portuaire crient leur détresse

The Panama registered container ship MSC Samantha manoeuvres in the Autonomous Port of Cotonou in Benin on May 28, 2019. (Photo by PROSPER DAGNITCHE / AFP)

Des problèmes qui minent le secteur du transit au Bénin, le manque à gagner pour l’Etat béninois et quelques solutions pour changer la donne. Voilà quelques préoccupations que soulèvent les acteurs de la chaîne portuaire, notamment les transitaires mandataires. L’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin (AJDMDB) l’a fait savoir dans une demande d’audience datant du 22 avril 2022 adressée au Ministre d’État chargé de l’économie et des finances. Une demande restée sans suite.

Comme vous le savez, indique l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin, « le Port Autonome de Cotonou constitue un levier important dans la vitalité de notre économie et la fermeture de la frontière nigérienne ainsi que la chute de la monnaie Naira n’est pas sans conséquence sur celle – ci. Cette situation inquiète les commerçants à divers niveaux et ceux qui opèrent dans l’enceinte portuaire. Vous qui êtes un expert en économie, comprenez très bien. Nous en sommes persuadés. Les angoisses et interrogations de nos concitoyens et des commerçants malgré la morosité économique, des réformes dont l’impact n’a pas été suffisamment étudié créent des manques à gagner pour l’Etat au Port Autonome de Cotonou (PAC). De quoi s’agit-il en réalité ? ».

L’une des situations dénoncées ainsi par les jeunes déclarants est liée à une disposition du Code de la Douane. Il y est mentionné que : « Toute marchandise mise en conteneur et non dédouanée devient la propriété de la douane après 120 jours et le service des dépôts peut procéder en toute quiétude à la vente aux enchères publiques de ladite marchandise » lit-on. Dans la pratique, les choses ne se passent plus comme indiqué selon l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin. « Depuis quelques temps, la structure de dépôt ne procède plus à des ventes aux enchères pour des raisons que nous ignorons » dénonce-t-elle. L’autre couac noté est le manque de célérité dans le traitement des dossiers. Ce qui conduit à la péremption de certaines marchandises lorsque « le service de dépôt les stockent pendant longtemps et ne procède pas en temps opportun à leur vente aux enchères » fait remarquer l’AJDMDB qui indique que « La réforme de la vente en ligne des  marchandises frappées de dépôt et la fermeture de la frontière avec le Niger en sont les principales causes. Cela va donc induire des manques à gagner pour l’Etat Béninois ».

Les véhicules d’occasion, l’autre problème

Selon les textes, un véhicule qui fait une année en stationnement sur un parc sans être vendu par l’importateur est saisi par la douane qui a le privilège de le vendre. « Mais compte tenu de la mévente due à la fermeture de la frontière nigérienne et la chute de la monnaie Naira, plusieurs véhicules sont exposés aux intempéries sur les parcs » informe le courrier de l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin. Aujourd’hui, la conjoncture mondiale fait trainer les choses. Les véhicules passent plus de temps que prévu. « Parmi ces véhicules, ceux qui sont laissés à l’abandon depuis plus de (06) six ans peuvent être vendus en ferrailles par la douane béninoise afin de renflouer les caisses du Trésor Public». Toute chose à en croire l’AJDMDB qui fait saigner les secteurs et ses acteurs.

Des approches de solutions

Pour pallier cette situation de vente en ligne aux fins de préserver les intérêts de l’Etat, « nous souhaiterions que cette réforme soit mise en veille en attendant que la situation se stabilise entre les deux Etats » propose Marouf Salami et ses camarades. Aussi, demandent-ils une dérogation exceptionnelle pour les opérateurs économiques ou importateurs détenteurs des connaissements originaux, pour les formalités règlementaires d’enlèvement de leurs marchandises par de marchandises conteneurisés, alors qu’elles sont en dépôt. Ils souhaitent que certains acteurs portuaires éclairés fassent partie du comité de suivi mais tel n’est pas le cas actuellement ».

C’est donc pour échanger avec le Ministre d’État chargé de l’économie et des finances pour lui faire part des difficultés réelles du secteur et les pistes de solutions pratiques pour le bien collectif que l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin demande à rencontrer l’autorité de tutelle qu’est le ministre Romuald Wadagni.

Arnaud ACAKPO (Coll)

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