The fact of veiling statues and images during Holy Week and even since the Sunday preceding Palm Sunday is a practice that probably dates back to the Middle Ages.. Note that the signs refer us to realities. The signs allow a mental representation. It is the link between the signifier and the signified. (J’ai déjà fait un article sur les fondements bibliques des signes, images et statues dans la théologie catholique).
Au niveau liturgique, le voilage des statues est une pratique qui signifie, que le peuple de Dieu, l’Eglise va vivre et revivre l’évènement de la passion et de la mort du Christ à chaque instant jusqu’à la crucifixion de vendredi saint. Le voilage et le dévoilement constituent un élément unique surtout le dévoilement de la croix qui se fait solennellement quand le prêtre chante trois fois le « Ecce lignum Crucis in quo salus mundi pependit » avant que le peuple réponde « Venite adoremus » (voici le bois de la croix, qui a porté le salut du monde. Venez, adorons-le).
Indeed, c’est à partir du 5ème dimanche qu’on voile les statues et images de voile violet simple non transparent, précisément le samedi avant la messe du cinquième dimanche parce que dès le 5ème dimanche de carême on accentue la sobriété du temps de carême, on se prépare à vivre le deuil de la passion et de la mort du Christ, tête et épouse de l’Eglise.
Nous nous préparons à une démarche spirituelle plus intérieure. Si les images et statues n’ont pas été voilées depuis le 5ème dimanche, après la messe du jeudi saint, il faut les voiler. Dans beaucoup d’églises l’on fait cela avec le dépouillement de l’autel après la messe de la sainte-Cène. Les croix restent voilées jusqu’à la fin de la célébration du vendredi saint. Mais les statues demeurent voilées jusqu’avant la célébration pascale. Cependant les Conférences épiscopales peuvent prendre d’autres dispositions selon les documents de l’Eglise. (Vous pouvez vous référer aux documents suivants : (De festis paschalibus de 1988 déclaration de la Congrégation pour le Culte divin et le Misel Romain). Au niveau de la nature du voile, la Congrégation exige un voile simple non brodé.
La spiritualité du temps de carême
Pendant le temps de carême, il existe plusieurs sortes de privations : Nous avons le jeûne qui est la privation de nourriture, nous avons ensuite la privation auditive et la privation visuelle. La privation auditive est liée à l’environnement spirituel du carême qui est marqué par la sobriété, cette sobriété qui est aussi auditive, c’est-à-dire au niveau des chants, des instruments de musique comme l’ogre et autres instruments. Voilà pourquoi les chorales et les prêtres doivent éviter les concerts, les chants accompagnés de certains rythmes durant le temps de carême. D’un point de vue spirituel cela a un sens parce que la liturgie nous permet par les normes à comprendre le sens de la joie pascale. Il y a un passage de la sobriété à la joie.
Enfin il y a ce que l’on appelle la privation visuelle. Avec le voilage des statues et images, on se prive d’une certaine extériorité. C’est une invitation à la prière plus intérieure qui fait partie du deuil, de la sobriété de l’évènement que nous allons vivre le vendredi saint.
Au niveau théologique
Les statues des saints, de Jésus, de Marie avec tous les éléments précieux et ce qu’elles portent comme messages nous permettent de vivre la joie de la victoire du Christ. C’est le cas des décorations. En les voilant, l’Eglise nous invite à nous concentrer et à nous focaliser sur la passion de notre Seigneur Jésus Christ. Dans la liturgie il y a un lien entre l’extériorité et l’intériorité. On voile les statues de Marie et des saints pour dire que durant ce temps allant du 5ème dimanche de carême à Pâques, le seul culte est celui fixé sur la croix, nos prières doivent être orientées sur l’évènement de la passion du Christ.
Peut-on prier devant une statue voilée ?
Il faut éviter d’organiser des grandes prières à la grotte devant la statue voilée ou le crucifix voilé. Tout est voilé pour qu’on puisse vivre une démarche intérieure. Il faut comprendre le sens du voilage des statues et images pour le vivre.
Que faire à la maison ?
L’Eglise n’a pas prévu des dispositions au sujet des statues et crucifix à la maison. Mais ce qui marque ce temps fort est le rameau qu’on accroche. Si on a un sanctuaire on peut librement voiler si on le veut bien pour marquer une communion avec l’Eglise.
Que retenir ?
Aujourd’hui avec le relativisme et le libertinage qui ont atteint même l’Eglise, beaucoup de pasteurs et fidèles laïcs ne font pas attention aux normes et gestes liturgiques au nom d’une modernité bancale et adjamélienne. En voulant aller à l’essentiel, il perde même l’essentiel puisqu’ils oublient même l’essentiel comme le soulignait au séminaire, mon évêque Mgr Jean Salomon Lezoutche. Les prêtres doivent expliquer les rubriques liturgiques et le sens théologique et spirituels des rubriques des grands temps de l’Eglise pour aider les fidèles à les vivre et à obtenir des grâces.
A la catéchèse, dans les groupes de prière, dans les communautés et toutes les associations paroissiales il faut un recyclage, une évangélisation intra parce que beaucoup de catholiques ne sont pas catholicisés. Les chorales, les communautés, les groupes et même des pasteurs sont décatholicisés. Il faut des formations obligatoires à chaque groupe, les chorales sur les paroisses sur la liturgie catholique aujourd’hui. Parce qu’ils préfèrent écouter les prêches des pasteurs américains, suivre leurs pratiques puis venir imposer le langage dans les paroisses. Malheureusement beaucoup de prêtres les suivent dans cette decatholicisation au nom de la mode et d’un certain vent charismatique qui serait une chance pour l’Eglise en sortant la parole du pape Paul VI de son contexte théologique, comme savent bien le faire les interprètes du Saint Esprit.
Indeed, quand on ne prépare pas bien les sacrements, quand on ne prépare pas bien les préparations de mariage, la catéchèse, quand on va à la messe comme on va à la boutique, quand la chorale chante pour se faire plaisir, quand on n’explique pas les gestes et rubriques, ne soyons pas étonnés que demain les mêmes disent que tout est monotone à l’Eglise catholique, j’ai été catholique 30 ans mais je n’ai pas fait l’expérience de foi.
Avant chaque grand temps forts de l’Eglise, en lieu et place des veillées de 8 heures du temps, il faut d’abord faire comme Jésus, enseigner la foule, former le peuple de Dieu avant de demander au Saint Esprit de descendre parce que celui qui ne sait pas ce qu’il fait, celui qui n’est pas formé, sera dans toutes les veillées mais n’aura pas d’outils pour savoir si le miracle a eu lieu dans sa vie, il confondra l’Esprit et les esprits.
Donc formons et laissez-vous former, parce que la formation guérit, la formation est la clé des miracles. L’ignorance rend vide et même vide le peu que tu as reçu.
Père Marius Hervé Djadji