Le procès très attendu au Bénin par l’opinion publique, tous bords confondus, de Steve Amoussou, soupçonné d’être “Frère Hounvi”, un activiste politique très critique contre le président Patrice Talon, ses proches, ses ministres, les hauts gradés de la police et de la justice ouvert ce lundi 18 November 2024 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme n’est pas allé à terme. Après des échanges entre le Ministère public et la Défense et la prise de la parole par le prévenu, le dossier a été renvoyé par le juge au 9 next december. Read instead !!!
A l’ouverture de la nouvelle audience, le collège d’après le compte rendu de Banouto, a soulevé des exceptions. Les avocats demandent notamment la nullité de la procédure. Selon maître Yénonfan, la procédure qui a amené Steve Amoussou devant la CRIET est biaisée. La saisie de la juridiction est irrégulière. Il a dénoncé une procédure à la halte. L’avocat a rappelé que Steve Amoussou a été arrêté et auditionné la même nuit sans suivre la procédure normale.
L’avocat demande à la Cour de déclarer la procédure nulle et de nul effet. Il a ajouté que si la CRIET ne dit pas le droit à cet effet, alors le collectif va saisir la Cour constitutionnelle pour dire le droit. Faisant référence aux articles 20 and 21 du code de procédure pénale qui parlent de nullité de la procédure lorsqu’elle est irrégulière, Maître Togbadja a renchéri. L’avocat soutient que lorsque la procédure est entachée, c’est la nullité d’office.
Le ministère public contrattaque
Suite aux exceptions soulevées par la défense de Steve Amoussou, le ministère public a contrattaqué. Le représentant du parquet spécial à l’audience, le magistrat Mario Mètonou, procureur spécial près la CRIET, a demandé à la Cour de rejeter toutes les exceptions soulevées par le collège d’avocats assurant la défense de Steve Amoussou. Le chef du parquet spécial a soutenu que la juridiction spéciale est compétente pour connaître de toutes les infractions reprochées à Steve Amoussou.
Steve Amoussou parle de “sorcellerie”
Le prévenu est revenu sur les conditions de son arrestation. Dans ses nouvelles dépositions devant la Cour, Steve Amoussou a déclaré que ses ravisseurs lui ont fait savoir qu’ils étaient prêts à tout pour l’interpeller.
« Si vous n’étiez pas descendu, on serait monté à votre appartement avec des armes et vous aurez compris », lui aurait lancé un de ses ravisseurs quand ils l’ont enlevé. « On ne peut pas hériter de ma personne sans hériter des conditions dans lesquelles je suis venu. Je ne souhaite à personne de vivre cela. Ce que j’ai vécu c’est le stade suprême de la sorcellerie », a laissé entendre Steve Amoussou, soupçonné d’être « Frère Hounvi ».
Steve Amoussou s’est également prononcé sur la peine prononcée contre ses ravisseurs. Il estime que la peine prononcée contre Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi est forfaitaire. « D’ici quelques mois ils vont retrouver la liberté et continuer à narguer ma famille alors moi je serai en prison », a-t-il commenté. Il a demandé à la Cour d’instruction à ne pas chercher loin le commanditaire de son enlèvement au Togo. “Who benefits from my arrest? ? La personne doit être le commanditaire », pense-t-il.
Renvoi
A la suite de l’intervention de Steve Amoussou, ses avocats ont souhaité répondre aux réquisitions du ministère public. Mais sans succès. La Cour a renvoyé le dossier au 9 December 2024.
Source BANOUTO