Réunis en Assemblée Générale le samedi 19 June 2021, le bureau national des vendeurs d’essence a décidé d’harmoniser le coût du carburant de contrebande sur l’étendue du territoire national. Une décision qui depuis sa mise en vigueur fait des mécontents aussi bien dans le rang des revendeurs que celui de la clientèle.
Depuis quelques semaines les Béninois font face à la hausse du prix des produits de première nécessité, ces derniers devront désormais dépenser encore plus pour se procurer le carburant de contrebande de 350 FCFA le litre d’essence est passé depuis le début de la semaine écoulée à 400 FCFA et le bidon de 25 litres à 9.500 FCFA. Une décision issue des dernières assises du bureau des revendeurs d’essence présidé par Henri Assogba.
« Nous avons décidé d’harmoniser les prix de l’essence de contrebande pour deux raisons. Primo, permettre aux revendeurs de ne plus faire face aux dettes comme c’est le cas quand il faut fixer le prix en fonction de celui du marché et secundo, nous voulons établir un équilibre ou nous rapprocher du prix à la pompe au niveau des stations-services qui est de 505 FCFA », a déclaré Constant Amoussou, président du bureau des revendeurs d’essence du 9e Arrondissement de la ville de Cotonou tout en précisant qu’« En fixant le prix du litre à 400 FCFA, nous réduisons la grande différence qui ne permettait pas aux stations de vendre comme il se doit ». « Cette hausse du prix de l’essence de contrebande n’est pas la conséquence du la hausse du prix de certains produits vivriers. », confie une autre source proche du bureau national.
Certains revendeurs et des clients mécontents de la décision
Cette réforme au niveau de la contrebande est vue pour bon nombre de Béninois comme une décision prise de façon abusive au regard de la situation économique actuelle du pays. Au niveau des revendeurs déjà, le mécontentement est constaté puisque malgré l’entrée en vigueur de cette décision, certains continuent de vendre le liquide précieux à l’ancien prix. « Il y a une mévente qui se fait constater depuis peu. Déjà à 350 FCFA les clients se plaignent du prix de litre. C’est pourquoi nous comprenons mal cette décision du syndicat qui pour nous n’est pas nécessaire surtout avec la morosité économique qui dicte sa loi », a confié Nestor un revendeur avant de poursuivre « L’harmonisation ne pose pas de problème mais c’est le prix exigé qui est aujourd’hui mal compris. Si les responsables à notre niveau avaient maintenu le prix à 350 FCFA, nous pensons que cela aurait fait du bien aux revendeurs que nous sommes ». « Il nous arrivait de vendre 5 at 6 bidons de 25 litres avant la tombée de la nuit mais depuis que cette hausse se fait constater, particulièrement je n’ai pas encore vendu au-delà de 3 bidons », s’indigne Pacôme un autre revendeur.
« C’est une bonne idée de mettre le prix de l’essence de contrebande au même prix sur toute l’étendue du territoire mais le problème est que le prix choisit ne fait pas l’unanimité. It is true, l’augmentation du prix est de 50 FCFA. Mais avec la morosité économique et la flambée des prix des aliments, ils auraient dû ne pas procéder ainsi », indique Jule, conducteur de taxi-moto qui estime par la même occasion que « Le prix des transports va aussi connaître une augmentation ».
Les revendeurs indélicats réprimés
Pour ce qui est des revendeurs indélicats qui contournent cette décision en ne respectant pas les tarifs exigés par leurs responsables, des répressions sont en train d’être faites avec l’aide des services de douane et des forces de l’ordre. Ces vendeurs sont tout simplement dépossédés de leurs marchandises. « Après la sensibilisation pour le respect des nouveaux tarifs, nous faisons le tour des villes pour vérifier son application. Nous constatons que seuls les revendeurs d’essence qui prennent des quittances respectent les dispositions prises. Ceux qui sont dans l’informel contournent la décision du bureau. Mais nous veillons au grain pour une application stricte avec les douaniers » a fait savoir Constant Amoussou.
Firmin KASSAGA