After the creation of the two political parties following the reforms to support the actions of the Head of State Patrice Talon, some saw this as a way of limiting the risk of tearing apart due to the war of position within the blocs. From now on, with two crucibles, les grandes figures de la politique nationale pouvaient se répartir dans les partis. Ce qui fut fait dans la réalité : Amoussou Bruno à la tête de l’Union Progressiste et Abdoulaye Bio Tchané au Bloc Républicain. Mais en dépit de cet avantage structurel, la majorité présidentielle semble regagner avec le mal du passé à savoir les démissions et la transhumance.
Indeed, depuis quelques mois, le Bloc Républicain est en train de voir des militants et des responsables claquer la porte. Les derniers départs sont ceux de certains membres du conseil communal d’Allada, de Gilles Agossou également membre du conseil communal d’Abomey Calavi et de deux autres élus locaux de la commune d’Agbangnizoun dans le département du Zou. Bien avant cela, d’autres militants sont partis dont le plus illustre est le ministre en charge de la Culture, Jean Michel Abimbola qui en était un haut responsable. La plupart des démissionnaires mettent en cause le leadership du parti.
Quelle que soit la pertinence des raisons avancées par les démissionnaires, les responsables du parti ont commis une faute, celle de suspendre l’un de ses illustres leaders, en l’occurrence Jean Michel Abimbola. Indeed, ce dernier n’est pas un novice en politique. C’est un leader qui draine nombre de partisans et qui a déjà fait ses preuves dans le passé. Il était prévisible qu’en l’écartant du parti de manière aussi fracassante, ses partisans allaient riposter. Cette erreur d’appréciation est aujourd’hui en train de plonger le parti dans une crise dont l’issue est incertaine. Il est vrai que rien ne prouve que tous ceux qui quittent le parti sont des partisans du ministre Abimbola.
Si les effets des contestations semblent minimes pour le moment, il est risqué pour la direction du parti, d’ignorer ce qui se passe présentement. Indeed, il n’existe aucune autre alternative pour les démissionnaires que de demeurer au sein de la mouvance. Les effets de cette guéguerre sur le président Talon sont donc nuls et de nul effet. Dans la culture politique béninoise, on démissionne de l’opposition pour aller vers le pouvoir et non l’inverse, sauf à l’approche d’une élection majeure lorsqu’on est certain de l’échec du groupe au pouvoir.
Loin donc de fragiliser le chef de l’Etat, cette guerre au sein de l’un de ses partis soutenant ses actions lui donne, on the contrary, l’opportunité de mettre de l’ordre dans ses rangs, s’il en faut, et de rappeler aux uns et aux autres qu’il reste le leader incontesté du BR et de l’UP. Si la saignée continue, il lui sera libre de siffler la fin de la récréation en rappelant à l’ordre les responsables de ses deux partis qui n’auront d’autre choix que d’obtempérer ou de rejoindre l’opposition. Ce dont nul ne voudra dans la mouvance.
Pierre MATCHOUDO