Sponsorship, c’est le mot actuellement à la mode au Bénin autour duquel toutes les passions se déchaînent depuis que la Commission Electorale Nationale Autonome a sorti la liste provisoire des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 11 avril 2021. Les levées de boucliers sont désormais quotidiennes avec les figures de proue des différents états-majors tant dans l’opposition que de la mouvance.
Depuis l’annonce de la CENA des trois candidats présidentiables éligibles à savoir Patrice Talon, Corentin Kohoué et Alassane Soumanou, certains leaders politiques ne cessent de monter au créneau. Joël Aivo n’y était pas allé par quatre chemins pour accuser le gouvernement d’avoir choisi ses adversaires afin d’éviter la compétition face aux adversaires capables de le battre dans les urnes. Le professeur d’université en a rajouté une couche quelques jours après en affirmant : « Ne soyons pas dupes. On le savait aussi, l’un des objectifs du parrainage est surtout de permettre au Président de la République, candidat à sa succession, de sélectionner et de choisir parmi les candidats, des adversaires en trompe l’œil qui, in reality, n’ont aucune divergence politique avec lui et qui ne sont préposés que pour servir de faire-valoir ».
Le candidat porté par le Front pour la restauration de la démocratie, a, for this purpose, soumis deux propositions au régime et à ses députés pour sortir de l’impasse. « La première mesure, c’est de débarrasser notre pays du parrainage. Dans ce contexte quasi-monolithique, les dégâts du parrainage sont désormais là devant nous. Infantilisation des députés et maires, humiliation de la classe politique, entrave à la liberté de candidature, Short, privatisation de l’élection. Therefore, il faut courageusement s’en débarrasser – comme ils l’ont fait le 02 June 2020 lors des communales, alors qu’ils n’avaient aucun adversaire face à eux – par l’adoption d’une loi dérogatoire modifiant le code électoral et permettant de reporter l’application du parrainage aux présidentielles après le renouvellement du parlement et des conseils communaux et municipaux à l’issu d’élections libres et pluralistes », a-t-il déclaré lors d’une sortie médiatique le mardi 16 février dernier en ajoutant que « La deuxième mesure, c’est le réaménagement du calendrier électoral afin de permettre l’organisation de l’élection dans les délais constitutionnels et d’éviter à notre pays le vide juridique après le 05 avril 2021 à minuit »
La candidate des Démocrates, Reckya Madougou de son côté n’en démord pas elle non plus. Après avoir refusé donner l’identité des parrains qu’elle a contactés, elle pose deux questions : « Qui a rempli les noms et prénoms du duo sur le formulaire du député Souwi ? Souwi est-il le seul à avoir son formulaire frauduleusement rempli ? Ou alors d’autres souffrent du même mal sans pouvoir le dénoncer publiquement tel qu’ils l’indiquent en privé avec beaucoup de frustrations inhérentes à cette privation de leur droit? ».
Face à la polémique du parrainage, la voix officielle du gouvernement n’a pas non plus été en marge du débat, puisque le ministre Alain Orounla, porte-parole du gouvernement, est venu donner sa version du parrainage gate.
For him, en clair c’est l’opposition qui doit s’en prendre à elle-même puisqu’elle fait preuve de cacophonies dans la gestion de cette affaire avec des voix discordantes “J’ai constaté avec vous que cette candidate qui porte les couleurs du parti Les Démocrates est en flagrante contradiction avec le président de cette formation politique, qui a déclaré le 04 février dernier à la face du monde qu’il ne veut pas du parrainage…On ne finit pas de clamer haut et fort que les élus sont nommés ou sont aux ordres et mener en catimini des démarches souterraines pour obtenir leur parrainage”, a-t-il répondu tout en affirmant que « Le président Talon a déployé tout son lobbying, son arsenal pour que les parrainages soient disponibles pour les candidats et les duos de candidat. Unfortunately, he emphasizes, ils (Les Démocrates NDLR) n’ont fait aucune démarche pour obtenir le parrainage parce qu’ils n’en voulaient pas ». The president of the Republic, Patrice Talon, dira-t-il « a joué sa partition et ne saurait être tenu responsable de la gestion interne des partis ».
For now, dans la rue et les maisons et chaumières, le débat enflammé continue à soulever les passions. Bien malin serait qui pourrait dire l’épilogue de ce feuilleton….
Leonard SONEHEKPON