Jadis étoile montante de la politique béninoise, l’ancien ministre de l’Economie et des finances Komi Koutché ne donne plus de ses nouvelles depuis quelques mois. And yet, ce ne sont pas les raisons de rompre le silence qui manquent.
L’une des dernières fois que l’actualité a fait cas de lui remonte à février 2024. Il s’était alors adressé par visioconférence à des enseignants membres de la Coalition ” S’engager pour le Bénin “. Ceux-ci étaient réunis dans plusieurs villes. Après avoir remercié les membres de ce creuset, il avait alors émis l’espoir que les « dures parenthèses que chacun » traverse soient « comme un champ d’apprentissage qui permettent de bâtir un nouvel idéal ».
Peu auparavant, il avait adressé « au peuple béninois » des vœux de nouvel an, toujours par vidéoconférence depuis les Etats-Unis. Tout en se disant compatissant pour les souffrances qu’endurent les habitants à cause de l’inflation, il avait émis le souhait que cette situation ne soit pas un motif de vengeance. « La politique, il faut la faire avec la tête et non avec le cœur », avait-il exhorté avant d’inviter l’audience à être convaincue que « rien et absolument rien… ne saurait durer éternellement.
Poursuivi pour des faits de détournement et de blanchissement de capitaux dans le cadre de sa gestion au Fonds National de la Micro finance (FNM) et condamné par contumace par la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) à une réclusion criminelle de 20 ans de prison avec 100 million fine, Komi Koutché doit sa liberté à son départ en exil, aux Etats-Unis. Il a profité de cette situation peu confortable pour renforcer ses capacités intellectuelles en retournant à l’université.
L’actualité ces derniers mois est faite de tensions au sein de la mouvance présidentielle avec le limogeage des fidèles du chef de l’Etat et surtout avec un « complot contre la sûreté de l’Etat » dont le principal suspect n’est autre que l’ami de longue date de ce dernier. Alors que l’opposition s’est prononcée sur ce dernier événement, Komi Koutché n’a pas jugé donner son appréciation.
Ce n’est pas son affaire si la mouvance présidentielle se déchire, tell you where, mais en tant qu’acteur politique majeur loin de son électorat, chaque occasion devrait être saisie pour s’adresser au peuple afin d’éviter de sombrer progressivement dans l’oubli. Surtout que l’élection présidentielle se profile à l’horizon et l’intéressé même a affirmé, en janvier dernier, qu’ « il n’y aura pas une seule page de l’histoire qui s’écrira sans moi ».
Il est vrai qu’il lui sera difficile de se porter candidat à cette élection compte tenu de la condamnation qui pend au-dessus de sa tête et qui l’empêche de descendre au pays au moment du dépôt des candidatures.
Damien TOLOMISSI