Elections législatives du 8 janvier : Yayi change le rythme de la campagne

Terne depuis son lancement le 23 décembre, la campagne pour les élections législatives du 8 janvier 2023 a radicalement changé de rythme au lendemain du nouvel an avec l’entrée dans la danse de l’ancien président de la République, Yayi Boni.

C’est à une démonstration de force que se livre le président Yayi Boni depuis le 1er janvier lorsqu’il a reçu en son domicile de Cadjèhoun à Cotonou, un groupe de femmes venues lui présenter ses vœux. Il avait donné le ton de ce que les jours suivant seraient en dévoilant publiquement pour qui il votera. « Le dimanche je voterai pour Les Démocrates », avait-il lancé.

Il n’en saurait être autrement lorsqu’on sait qu’il est le président d’honneur de ce parti et qu’il a pesé de tout son poids pour sa création et sa reconnaissance officielle. Pour sa première participation à un scrutin, cette formation a l’ambition affichée de démontrer qu’elle est la plus grande force politique du pays en raflant la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.

Au lendemain de la présentation des vœux de nouvel an par les sympathisantes, Yayi Boni a entamé une tournée-éclair à l’intérieur du pays dans l’optique de galvaniser les électeurs. En deux jours, il s’est rendu dans plusieurs localités des départements du Plateau, des Collines et du Borgou où il a fait des haltes, entre autres, à Kétou, Savè, Toui, Tchaourou et Parakou.

Dans toutes ces localités, ce sont des marrées humaines qui ont convergé pour l’accueillir. Du coup, les candidats des autres partis sont obligés de retarder le début des meetings pourtant programmés parfois depuis des jours afin d’avoir du public. « Nous n’avons pas besoin de son argent avant de voter pour lui », confient plusieurs Parakois qui avouent qu’ils ne se priveraient pas de prendre l’argent si les autres partis en distribuaient. 

Avant cette démonstration de popularité, l’ancien chef de l’Etat s’est discrètement rendu dans quelques localités, sans toutefois attirer l’attention des médias. Partout où il s’est rendu, il a délivré le même message : envoyer le plus de députés pouvant jouer effectivement le rôle de contre-pouvoir.

A trois jours de la fin de la campagne, Yayi Boni continue son rallie à travers villes et campagnes du pays, un chassé-croisé qui se terminera sans doute vendredi qui est le dernier jour de la campagne. Cette démonstration de force paiera-t-elle ? Réponse le soir du scrutin.

Pierre MATCHOUDO