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Elections législatives au pays de Léopold Sédar Senghor : Leçon de démocratie du Sénégal au Bénin

Au moment où au Bénin les regards sont tournés avec anxiété vers les élections de 2026, le Sénégal vient une nouvelle fois de donner une leçon de démocratie que la classe politique a le devoir de copier. En effet, sept mois après avoir été porté triomphalement au pouvoir, le Pastef du Sénégal a confirmé son assise populaire en remportant, lors du scrutin de dimanche 17 novembre 2024 les élections législatives.

Au-delà de ces victoires successives, ce qui retient l’attention est la transparence et la justesse de ces deux consultations. Aucune partie prenante qui compte n’a notifié de fraude ou d’actes de violence susceptibles d’affecter les résultats. En plus de cela, les candidats de l’opposition qui ont échoué à se faire élire se sont tous comporté de façon élégante en appelant, même avant les résultats officiels, leurs adversaires du Pastef pour les féliciter. Ce fut le cas lors de la dernière élection présidentielle dans ce pays où Macky Sall, le perdant, sans même attendre la Cour suprême, a appelé Diomaye Faye pour le féliciter de sa victoire.

Ce comportement élégant tranche avec ce que le pays avait vécu il y a plus de deux décennies lorsque Abdoulaye Wade, alors président, usait de tous les moyens pour conserver le pouvoir. Mais surtout, il tranche avec ce que l’on observe dans la plupart des pays africains comme le Bénin où les élections qui ont suivi celles de 2016 ont été pour la plupart émaillées de contestations violentes. Les consultations de 2019 et 2021 ont été particulièrement suivies de répression de la part du pouvoir, l’opposition et une partie de la population ayant refusé de reconnaître les résultats annoncés par le pouvoir.

Premier pays africain à avoir organisé une conférence nationale, le Bénin a acquis une grande renommée sur le continent pour la qualité de sa démocratie. Depuis 1991, les institutions de la République ont fonctionné sans aucun problème, en garantissant aux acteurs politique aux partis et acteurs politique les conditions normales d’exercice de leurs activités. Malheureusement, cette confiance dans le système politique s’est effritée ces dernières années, ce qui a provoqué des affrontements entre le pouvoir et l’opposition.

Si l’opposition sénégalaise a facilement accepté les résultats qui lui sont défavorables, c’est d’abord parce que les conditions d’une élection libre et transparente ont été garanties. Non seulement la liste électorale était consensuelle, mais aussi les organes chargés de l’organisation et de la délibération des scrutins font leur travail de façon impartiale. Le moins que l’on puisse dire est qu’aujourd’hui, cette confiance manque. Pour preuve, les nombreux appels à revoir le code électoral qui sont à ce jour restés lettre morte.

Pierre MATCHOUDO

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