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Election présidentielle 2026 : la CENA se prépare, l’opposition s’inquiète

Quasiment en hibernation depuis les dernières élections, la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) s’est de nouveau réveillée la semaine qui vient de s’écouler. Le 10 septembre, elle a lancé, à Cotonou, un atelier d’appropriation des nouvelles dispositions du code électoral à l’intention des responsables en charge de l’organisation des élections.

La formation s’explique par le fait qu’en mars 2024, la loi électorale a été largement modifiée par l’Assemblée nationale, sur injonction de la Cour constitutionnelle. Trois mois auparavant, cette dernière avait demandé une relecture de la loi pour éviter un « dysfonctionnement réel des institutions et [une] rupture d’égalité dans le cadre de l’élection présidentielle d’avril 2026 ». En fait, il s’agissait de déterminer qui, des députés sortants et ceux entrant, pouvaient parrainer les candidats à l’élection présidentielle, les premiers étant en fin de mandat et les seconds n’ayant pas fait leur entrée au parlement au moment des dépôts des dossiers de candidature à ce scrutin.

Mais au lieu de se limiter à cette injonction, les députés proches du pouvoir sont allés plus loin et usé de leur écrasante majorité. Depuis, l’opposition n’a cessé d’exiger une nouvelle relecture du code, sans succès.

Allant dans le même sens, en juin dernier, la Conférence Episcopale du Bénin a invité « le gouvernement et l’Assemblée nationale à œuvrer à une relecture consensuelle dans un esprit de vérité et dans l’intérêt supérieur de la Nation ». Elle faisait alors remarquer que « la paix sociale que favorisera la relecture du code électoral repose également sur le dialogue facteurs de réconciliation, de pardon mutuel et de rassemblement de toutes les parties pour le bien-être de tous ».

En organisant un atelier d’appropriation d’une loi contestée parce que jugée inéquitable par une partie importante de la classe politique et par des forces religieuses, la CENA montre le choix qu’elle a fait dans cette dispute. Ce qui n’est pas sans inquiéter l’opposition qui, à de multiples occasions, a accusé cette institution jadis incontestable de parti pris. Plus particulièrement redouté, Sacca Lafia, président de la CENA, est vu par les opposants comme un cadre acquis à la cause du chef de l’Etat, qui, par conséquent, ne saurait être objectif. Un procès d’intention que l’intéressé peut démentir par une organisation sans faille des prochaines joutes électorales malgré une loi peu rassurante.

Damien TOLOMISSI

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