Durabilité des pêches réinventée: Les experts redéfinissent le concept

A l’approche de la Semaine de l’océan, qui se tiendra du 30 septembre au 5 octobre 2024, et en prélude à la conférence des Nations Unies sur l’océan prévue pour juin 2025, un groupe d’experts internationaux, sous la direction de l’ONG Bloom, présente une révision profonde du concept de « durabilité des pêches ».

La définition actuelle, qui repose principalement sur le maintien des stocks de poissons à un certain niveau, est désormais jugée insuffisante. Les spécialistes mettent en lumière les effets destructeurs de la pêche industrielle sur les écosystèmes marins et les communautés locales. Pour pallier ces lacunes, les scientifiques ont élaboré onze « règles d’or » qui visent à réduire au maximum les dommages environnementaux tout en optimisant les avantages sociaux. Ces règles incluent, entre autres, la suppression des subventions nuisibles, la protection des habitats essentiels, l’implication des communautés locales et une répartition plus équitable des bénéfices. Les experts insistent sur le fait que la plupart des mesures préconisées ont déjà fait leurs preuves dans différents contextes. Ils estiment qu’il est tout à fait possible de mettre en œuvre ces recommandations d’ici 2030. Les supermarchés, en tant qu’acteurs clés de la distribution des produits de la mer, jouent un rôle déterminant. Ils ont le pouvoir d’exiger de leurs fournisseurs des pratiques durables et de répondre aux attentes croissantes des consommateurs. Les scientifiques appellent donc les décideurs politiques, les distributeurs et les gestionnaires de pêcheries à adopter sans tarder ces « règles d’or », car l’avenir des océans et des générations futures en dépend.

Réaction de l’Ompda
Par l’intermédiaire de sa porte-parole, Marcelle AKA, l’Observation des médias pour une pêche et une économie bleue durables en Afrique (Ompda) exhorte les décideurs politiques, les distributeurs et les gestionnaires de pêcheries à mettre en œuvre d’urgence ces « règles d’or ». Selon la journaliste ivoirienne, si nous ne modifions pas notre approche actuelle, nous risquons de compromettre l’avenir de nos océans ainsi que la sécurité alimentaire des générations à venir.

Patrice ADJAHO