Dr Oussou Armel Kougblénou, Agrosociologue : « Le travail du Conseiller agricole ne se limite pas à la théorie »

Les agriculteurs qui souhaitent modifier la quantité et la qualité de leur production (végétale ou animale), à rendre la ferme plus fonctionnelle ou encore à améliorer leurs conditions de travail ont besoin des services du Conseiller agricole.  Dans cette interview, Docteur Oussou Armel Kougblénou, Agrosociologue, spécialiste des questions de gestion des connaissances

et politiques institutionnelles des innovations agricoles nous parle de l’importance du Conseiller agricole. Lisez plutôt !!!

Quel est le rôle d’un Conseiller agricole ?

Avant d’abord le rôle d’un conseiller agricole, il faut noter que le Conseiler agricole consiste à apporter des conseils aux agriculteurs pour leur permettre de prendre des décisions sur des investissements sur le choix des différents paramètres (semences, cultures, gestion, production animale) afin d’accroitre le rendement.  Le Conseiller agricole apporte son savoir-faire, son expertise technique aux agriculteurs pour les accompagner à améliorer la gestion de leur exploitation agricole. C’est quelqu’un censé connaître les différentes techniques agronomiques et de gestion, les normes environnementales, le droit rural, la fiscalité ou encore les dernières innovations technologiques. Alors le Conseiller agricole doit se montrer à l’écoute des agriculteurs pour comprendre leurs difficultés, leurs souhaits et leur manière de travailler. Dans ce cas, après avoir effectué un diagnostic, il leur propose des solutions. Dans notre contexte béninois un conseiller est appelé parfois encadreur, agent de vulgarisation agricole, formateur, animateur, agent de production végétal, agent de conditionnement, contrôleur, moniteur, technicien, vétérinaire.

L’impact du Conseiller agricole dans la production des agriculteurs

Le service des Conseillers agricoles permet d’accroitre l’efficacité technique des différentes filières de production, d’améliorer le niveau des cultivateurs en termes de connaissance en production, en stockage, en conservation, en transformation, en gestion des exploitations agricoles.

Le travail du Conseiller agricole se limite-t-il à la théorie ?

Non, le travail du Conseiller agricole ne se limite pas à la théorie. Le Conseiller travail à analyser l’influence de la mise en œuvre du conseil en se basant sur des études de cas. Dans son travail, le Conseiller essaie de proposer de nouvelles méthodes de production permettant de favoriser la mobilisation des agriculteurs dans une coopérative, d’une faitière, à l’accès aux marchés locaux et internationaux.

Quelles sont les innovations dans les filières telles maïs, le sorgho ?

Les innovations dans le domaine agricole se traduisent par le développement de fermes intelligentes dans lesquelles se trouvent des machines interconnectées à l’aide de systèmes d’exploitation, de l’amélioration des semences améliorées, des GPS. Pour le cas des filières maïs et Sorgho au Bénin, elle-se traduit par les variétés de résilientes aux changements climatiques, la fertilisation du sol, l’emploi d’une culture sélective des plantes, la biotechnologie, l’irrigation améliorée, le machinisme agricole ou encore la mise en œuvre d’une technique culturale simplifiée, des capteurs de température et d’humidité et des images aériennes. Ces innovations permettent d’optimiser le travail de l’agriculteur, notamment grâce à des outils d’aide à la décision, ce qui rend l’agriculteur, plus efficace.

Peut-on dire aujourd’hui au Bénin que les agriculteurs sont-ils vraiment à l’écoute des Conseillers agricoles ?

Les agriculteurs sont bel et bien à l’écoute des Conseillers agricoles, mais si ce n’est pas facile l’animation avec les agriculteurs, car les approches dans l’appui technique à apporter aux agriculteurs béninois sont très diversifiées. Elles sont en fonction des politiques agricoles, des acteurs de la chaine agricole, les besoins des agriculteurs.

Un mot pour conclure

Le Conseiller agricole est en soi complexe, car les différents acteurs du développement agricole ont du mal à se concéder et définir les modalités de la mise en pratique du conseil. De plus les nouvelles orientations politiques ne seront pas sans conséquence au niveau opérationnel, aussi bien pour la formation des futurs conseillers, que pour les approches et actions avec les agriculteurs. Cependant, pour un bon Conseiller agricole, il faut : Connaitre les objectifs du bénéficiaire ;  Définir les objectifs qualitatifs ou objectifs de vie ; Définir les objectifs de production ; S’assurer qu’il a les moyens de réaliser les ambitions pour la période ; Identifier et anticiper sur certains des différents facteurs susceptibles d’empêcher l’atteinte des objectifs fixés.

Propos Recueillis par Damien TOLOMISSI