Il y a une semaine, le Maroc et l’Algérie s’affrontaient sur le front sportif à l’occasion de la finale de la 18ème édition de la Coupe de la Confédération de la Caf, à Cotonou. L’on était loin de s’imaginer, nonobstant la versatilité des relations diplomatiques entre les deux pays, que l’on assisterait à une escalade sans précédent, à la veille de l’Aïd El Kebir, une semaine, jour pour jour, après la “victoire” du royaume chérifien à travers le sacre du Raja de Casablanca au détriment de la Jeunesse Sportive de Kabylie. Et pourtant ! Et pourtant, c’est sous fond de la Kabylie, que s’installe depuis ce dimanche une ère des plus orageuses de l’histoire político-diplomatique entre les deux pays, membres à la fois du petit Maghreb et du grand Maghreb, profondément liés par l’histoire, la culture et la langue.
Les faits. l’Algérie a rappelé ce dimanche, son ambassadeur en poste à Rabat. En représailles, à l’acte posé par le représentant du Maroc aux Nations Unies, qui aurait brandi la carte de son voisin amputée de la Kabylie. Un acte d’une profonde gravité pour la partie algérienne très amère et très remontée : “cette communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice. Elle relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale (Sahara occidentale) et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne. “
Sans rentrer dans les détails des tumultueuses relations entre les deux pays qui partagent 1900 km de frontières terrestres, il n’est un secret pour personne que la pomme de discorde entre les deux voisins ” intimes ” reste et demeure le statut querellé du Sahara-Occidental. Territoire soumis à l’auto-détermination par l’Onu, cet espace vital, coincé entre le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie est considéré comme une partie de son territoire par Rabat. Position que ne reconnaît pas officiellement Alger, soutien, depuis des lustres, du bras armé et politique du Sahara-Occidental, le Front Prolisario. Conséquence, les deux pays ont rarement accordé leurs violons sur la question dans les creusets géopolitiques auxquels ils appartiennent. Que ce soit à l’Union du Maghreb Arabe, à l’Union Africaine et à L’ONU. Du coup de multiples crispations, comme celle de ce dimanche sont récurrentes entre les deux pays. Sauf que cette fois ci, coïncidence pour coïncidence, vu de Gaskiyani, c’est au lendemain d’une victoire symbolique du Maroc sur l’Algérie au football fût-elle au niveau des clubs, que les hostilités reprennent. Même si les mouvements diplomático-économiques très en vue ces temps-ci du royaume chérifien avec certains pays stratégiques ne sont pas à occulter dans l’analyse.
Pour l’instant, Rabat n’a pas réagi. Et votre journal qui a évoqué dans sa précédente parution, le diktat du Maroc au football africain à l’occasion de la finale de la Ligue des champions de la CAF 2021 disputée samedi à Casablanca, va suivre pour vous ce dossier, qui est un combat hégémonique entre deux pays importants du continent.
Ouorcou-Asso BABERI