Diaspora et Développement : Toussaint Sovi-Guidi, un exemple parmi tant d’autres !

« Vivre pour soi, c’est exister. Vivre pour les autres, c’est donner un sens à son existence. » Cette phrase, Toussaint Sovi-Guidi ne se contente pas de la prononcer ; il la vit, il l’incarne, il la traduit en actions.

À plus de 4 000 kilomètres de sa terre natale, ce fils de Katagon, un arrondissement de la commune d’Akpro-Missérété dans le département de l’Ouémé, est devenu une source d’espoir pour des centaines de familles béninoises. Parti en France en 2008, il aurait pu se contenter d’un destin personnel tracé loin des siens. Mais chez lui, vivre loin de sa terre natale n’est pas un renoncement : c’est plutôt  une opportunité d’agir autrement, plus grandement, plus efficacement.

Son engagement humanitaire ne date pas d’hier. Très tôt, Toussaint Sovi-Guidi s’investit dans des associations caritatives, d’abord en tant que membre actif, puis comme membre fondateur de plusieurs initiatives solidaires. Il est le géniteur du Collectif des Associations Béninoises et Amis du Bénin en Région Auvergne-Rhône-Alpes (CABAB/ARA) en 2017, une organisation qui regroupe diverses entités travaillant à la promotion du développement local, du brassage culturel, de la solidarité et de la coopération entre les diasporas et le Bénin. Son ambition : unir les forces vives de la diaspora pour un impact plus structuré et durable. Mais son engagement va encore plus loin. Il crée également Humanis Afrique, une organisation qui mobilise des fonds et des subventions pour soutenir l’Afrique subsaharienne. Cette ONG s’implante au Bénin en 2015 sous le nom de Humanis Afrique-Bénin, et devient un levier puissant d’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables.

De nobles actions

À Koudjannanda, dans l’arrondissement de Zoungbomè, grâce à ses actions, les habitants ont désormais accès à l’eau potable avec la construction d’une Adduction d’Eau Villageoise. Là où les femmes parcouraient autrefois plusieurs kilomètres pour trouver de l’eau, aujourd’hui, une source jaillit à quelques pas de leurs maisons. « Nous ne pensions pas voir cela de notre vivant. Nous avons prié, et Dieu nous a envoyé cet homme. » Confie Antoinette Dansou, une mère de famille, les yeux brillants de gratitude. Mais Toussaint Sovi-Guidi ne se limite pas aux infrastructures. Il touche les cœurs et transforme les vies. Son organisation mène régulièrement des campagnes de sensibilisation sur la gestion des déchets solides dans plusieurs communes du département de l’Ouémé. Il organise également des activités sportives et culturelles, favorisant ainsi le brassage et la cohésion sociale. Chaque année, il apporte un sourire aux enfants démunis à travers l’organisation de la Noël des enfants, un moment de partage et de bonheur qui fait désormais partie des traditions dans plusieurs localités. Son engagement pour la jeunesse est particulièrement fort. À Sèmè-Kpodji, il implante un Centre de Formation Professionnelle et d’Apprentissage (CFPA) destiné aux enfants en situation difficile et aux jeunes déscolarisés. Ce centre propose des formations en couture, coiffure, secrétariat bureautique, énergie solaire photovoltaïque, électricité et bien d’autres domaines professionnels. « J’étais perdu après avoir quitté l’école. Aujourd’hui, je suis formé en électricité et j’ai mon propre atelier. Sans lui, je ne serais rien. » Témoigne un jeune diplômé du centre. Sa force réside dans sa proximité avec les communautés. Il ne se contente pas d’aider, il vit leurs réalités, partage leurs préoccupations et écoute leurs aspirations. Les jeunes voient en lui un modèle, les femmes un allié, les orphelins un père de substitution. Partout où il passe, il sème un espoir qui grandit et change des vies. Son impact ne passe pas inaperçu. Dans les mairies de Sèmè-Kpodji, Adjarra, Akpro-Missérété et Dangbo, les autorités saluent un homme d’action, un bâtisseur discret, mais efficace. « Il ne fait pas de bruit, mais là où il passe, il laisse des traces indélébiles. Nous, élus locaux, avons beaucoup à apprendre de lui » confie un maire conquis par son approche. Les autorités communales sont d’ailleurs pleinement impliquées dans ses projets, à l’image de la mairie de Sèmè-Kpodji, qui a mis un local à disposition pour abriter le centre de formation professionnelle. Mais l’homme ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son rêve ? Élargir son action à d’autres communes, à d’autres pays. Son message ? Il est simple, mais puissant : « Si l’on ne peut pas tout changer, on peut au moins changer quelque chose. » Et c’est déjà immense. Si Toussaint Sovi-Guidi est la preuve vivante qu’une émigration  peut être un tremplin pour servir les siens, il est surtout l’illustration éclatante que l’humanité et l’engagement n’ont ni frontières ni limites.

Edmond  HOUESSIKINDE