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Déroute de l’opposition : Le secret de Talon

 Déroute de l’opposition : Le secret de Talon

Jamais depuis la colonisation, à l’exception de la période révolutionnaire de 1972 à 1989, aucun dirigeant n’a réussi à désorienter les politiques comme le fait présentement Patrice talon, élu pour un second mandat en avril 2021. Quel est son secret ?

Le Dahomey est un petit territoire mais extrêmement difficile à maitriser. Les gouverneurs affectés par le colon français entre 1895 et 1960 l’ont appris à leurs dépens. Victimes d’intrigues, de dénonciations plus ou moins calomnieuses, de résistance sournoise ou ouverte… la durée de leur mandat était souvent écourtée suite à leur incapacité à subjuguer les indigènes.

A l’indépendance, ce petit territoire s’est vu collé le sobriquet d’enfant malade d’Afrique tant les coups d’Etat étaient récurrents. La stabilité n’a pu être instaurée qu’à la faveur du coup d’Etat de Mathieu Kérékou qui institua une révolution marxiste de façade avant de céder, lui aussi, de convoquer une conférence nationale en 1990 qui lui a offert une porte de sortie honorable.

Depuis, la sérénité semble être revenue  le jeu démocratique étant respecté. Mais, l’opposition est toujours restée comme une sorte de maître du jeu, imposant leur agenda aux présidents de la République. Qu’il s’agisse de Mathieu Kérékou (1996-2006) ou de Yayi Boni (2006-2016), l’opposition a toujours réussi à se faire inviter à la table des négociations où parfois elle dictait au gouvernement sa ligne de conduite. Le président Nicéphore Soglo (1991-1996), pour avoir écarté cette opposition et pour avoir gouverné avec un seul clan, n’a pas réussi à se faire élire pour un second mandat.

Patrice Talon semble se démarquer de ce schéma qui veut que le Bénin reste ingouvernable pour quiconque refuse d’élargir la base de la classe politique qui soutient ses actions. Si son prédécesseur a toujours été soucieux d’un consensus avec l’opposition au point de ne pas exécuter son propre projet de société, le président Talon est, pour sa part, resté sourd à tout appel à la table-ronde avec ceux qui ne partagent pas sa vision. Et avec plutôt succès puisqu’il a réussi à briguer un deuxième mandat.

Ce succès tient, bien sûr à la témérité de l’homme qui dit ne pas craindre d’être impopulaire. Mais aussi, le président Talon est élu à une époque où la classe politique qui dictait sa loi est vieillissante. Adrien Houngbédji, Amoussou Bruno, Séfou Fagbohoun… ont tous franchi le cap des 70 ans, l’âge maximum pour être élu. Pour ainsi dire, ils sont au soir de leur vie, tout comme la plupart de leurs anciens lieutenants. Il en est de même des noms légendaires du monde syndical qui s’est toujours révélé comme un bras opérationnel de l’opposition.

La combativité et le courage dont elle avait toujours fait preuve ont cédé le pas à la prudence. En effet, lorsqu’on prend de l’âge et qu’on est sur la pente descendante de la vie, on prend moins de risques et surtout on cherche un certain confort financier pour gérer les éventuelles maladies de vieillesse. Ce n’est donc pas le temps de s’opposer à celui qui gère le pouvoir surtout lorsqu’on se retrouve sans ressources financières importantes après plusieurs décennies de militantisme. Je ne resterai plus dans l’opposition, avait déclaré un vétéran. Et au lendemain de l’élection présidentielle de 2016, il avait fait allégeance au nouvel élu alors qu’il avait activement appuyé l’adversaire de ce dernier. 

Cette classe politique qui a fait et défait les présidents depuis 1960 pour certains, est donc progressivement devenue comme absente sur le champ de bataille alors qu’elle n’a vraiment pas permis aux jeunes d’émerger pour prendre la relève. Patrice Talon a profité de cette situation pour mettre en déroute toutes velléités d’opposition. Même si elle est mécontente sur le plan social, la population n’a plus vraiment de leader capable de porter haut sa frustration. Les plus combatifs de l’opposition se sont exilés et, du reste, ils appartiennent pour la plupart, à cette catégorie vieillissante et soucieuse de passer enfin des jours calmes.

Damien TOLOMISSI

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