Le sujet fait remue-ménage partout au Bénin, dans les bars, dans les demeures et même dans les églises et mosquées. La délivrance de certificat de reconnaissance de grossesse est l’actualité sociale qui déchaine les passions et défraie la chronique ces dernières semaines. Pour Lucrèce Nahum, Directrice des services à la population de la Mairie de Cotonou, les réformes telles que les textes l’ont exigé nécessitent une sensibilisation.
Le Code de l’enfant notamment la loi n°2015-08 du 08 décembre 2015 portant Code de l’enfant en République du Bénin stipule en son article 148 le nom de l’enfant. Cet article fait état de ce qu’aucune mère ne peut attribuer à un enfant nouveau-né, le nom d’un présumé géniteur que sur présentation d’un certificat de mariage ou d’une déclaration de reconnaissance de la grossesse établi par l’officier de l’Etat civil. Par ailleurs, l’accent a été mis au niveau des sages-femmes, au niveau de médecins accoucheurs, qu’ils ne peuvent inscrire sur la fiche de naissance, le nom d’un quelconque présumé père si la femme n’apporte pas au moment de l’accouchement, la preuve du mariage ou de la reconnaissance de la grossesse. Une loi qui date depuis 2015 mais qui défraie la chronique depuis quelques moments au Bénin. Pour Lucrèce Nahum, le processus dématérialisation où l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) peut délivrer des actes de naissance jusqu’à la carte biométrique à tout citoyen béninois nécessite que l’application de cette loi entre maintenant en vigueur. Selon ses dires, ce dispositif va régler vraiment un certain nombre de problèmes. «C’est toute une organisation qui est en train d’être faite par l’Anip et les communes», a-t-elle laissé entendre, dans une interview accordée à DBNEWS. Elle a laissé entendre que ce n’est pas une superposition de rôles, mais que chacun apporte sa pierre à l’édifice pour que le processus de dématérialisation au niveau de nos communes soit une réussite. C’est pourquoi, elle a fait observer que, les réformes telles que les textes l’ont exigé nécessitent une sensibilisation, une clarification du rôle de chaque acteur. Par ailleurs, elle exhorte les filles à faire en sorte que l’enfant qui doit naître puisse avoir un père pour réguler les difficultés éventuelles. «Ce n’est pas à sa naissance qu’on va commencer à chercher son père ou ce n’est pas quand l’enfant aura un certain âge de raison ou l’enfant a complètement grandi qu’on lui dira que tel n’est pas ton père, tel n’a pas reconnu ta grossesse», se désole-t-elle. Pour elle, cette pratique participe au déséquilibre psychologique de l’enfant. «C’est le conseil que moi je voudrais donner aux jeunes filles et celles qui sont en âge de procréer», a conclu Lucrèce Nahum.
Patrice ADJAHO