Sans trop discourir, on peut s’accorder sur le fait que la mesure phare de la semaine prise par l’exécutif la semaine écoulée, c’est bien la célérité décrétée par le Conseil des ministres au sujet des retraités du Fonds National des Retraités du Bénin, Fnrb. Quelle bonne nouvelle ! L’annonce en elle-même sans en savoir davantage sur les modalités pratiques de sa mise en oeuvre est un ouf de soulagement pour les familles béninoises dans leur majorité qui ont bien raison de soupirer face à la pénitence de l’obtention du fameux carnet de pension.
Pour une mesure à fort impact social, c’en est une. Qui n’a pas une fois du fait d’être résident à Cotonou servi d’éclaireur ou de chargé de suivi de dossiers de pension pour un parent ou proche admis à faire valoir ses droits à la retraite, venu de l’intérieur du pays ? Stress, incertitudes, appréhensions de toutes sortes sont la tasse quotidienne de nombreux de nos concitoyens ayant rendu de bons et loyaux services à la Nation une fois à Cotonou. Ville qu’ils ont fréquentée rarement durant leur carrière et qui n’est pas des plus hospitalières pour le premier venu de loin aux maigres moyens surtout en période de pluies. A ce calvaire s’ajoute l’environnement peu fraternel et hostile des différentes administrations à sillonner dans la quête des fameux actes constitutifs du dossier. Tout comme si pour la plupart des commis pourtant payés pour la tâche avec souvent des primes en bonus, la fraternité, première valeur de notre devise est un leurre.
Il faut connaître un tel, supplier tel autre pour à la fin s’entendre dire revenez dans un mois pour la suite. Et mieux l’avènement du téléphone portable, a mis à nu la roublardise et la mauvaise foi caractérisée de certains agents insensibles, champions des faux coups. Une quadrature de cercle qui au mieux des cas finit par la maladie , le renoncement et pire par la mort. Au surplus, c’est une portion congrue d’ayant droits téméraires qui trouvent le courage après avoir porté leur deuil pour continuer les démarches. Conséquence, en lieu et place de la retraite bien méritée, c’est à la fracture du tissu familial qu’on a droit. Bien de fonctionnaires de notre administration ont sur leurs consciences la lenteur et même l’échec du processus de l’obtention du livret de pension.
Il est de notoriété publique que la grande masse des travailleurs du secteur privé et même public côtisent aujourd’hui à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, CNSS. Si à ce niveau, c’est souvent les employeurs qui roulent leurs employés dans la farine, la fin est presque comparable au sort de nos vaillants retraités du Fnrb. Vivement que l’ordre soit mis de ce côté par le gouvernement pour assainir et donner un visage plus humain à la retraite à tous les niveaux, afin que celle-ci cesse d’être perçue comme un épouvantail à son évocation.
L’oeuvre de salubrité sociale parlant de la retraite déclenchée par les pouvoirs publics doit être poursuivie.
Ouorou-Asso BABERI