Coupe d’Afrique des Nations, Côte d’Ivoire 2023 : Déjà de grands gagnants

Le début de l’année 2024 est exceptionnel pour les tenanciers des bars, restaurants, hôtels, lieux culturels, conducteurs de taxi etc… de la Côte d’Ivoire. La 34^ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations qui se déroule depuis le 13 janvier dans le pays des Eléphants en est le véritable booster.  

Il n’y a pas ce secteur qui ne ressent pas les effets positifs de la grande messe continentale en Côte d’Ivoire. Ils devraient tous bénéficier à plein de l’événement. Par essence, le peuple ivoirien adore le sport-roi et la bonne ambiance. Et la qualification de leur sélection pour les demi-finales de cette CAN est en train de jouer un rôle important. « Je trouve pour moi depuis le début de cette CAN », confie Henriette commerçante au marché d’Abobo. Paul, conducteur de taxi, se frotte les mains. « Je gagne l’essentiel qu’il faut. Ce sont les jours de match qui sont encore plus intéressants et surtout si les Eléphants jouent. Je ne me plains pas », lâche-t-il avec sourire.

Pour aussi profiter de cette belle période de rendement, Pierre, jeune de 22 ans a décidé de vendre des gadgets, bracelets, drapeaux, vuvuzela dans les feux tricolores. Pour bien attirer les clients, il porté le maillot des Eléphants et fredonne des chansons zouglou : « J’y ai pensé et me voilà devenir l’attraction. C’est une idée qui m’est venue un beau matin. Parce que je n’ai pas pu être sélectionné parmi les volontaires ». A la fin d’une journée, il dit compter en moyenne un gain bénéfice d’au moins 12 mille FCFA.

Heureusement pour nous les tenanciers des bars, restaurants et autres dira Isabelle, responsable gérante de bar à Cocody Angre que  notre sélection s’est retrouvée « en huitièmes de finale puis a composté déjà son billet pour les demi-finales. A chaque victoire, c’est la  joie intéressante qui impacte positivement nos chiffres d’affaires. Ce qui est sûre, mon bar est rempli chaque soir. Imaginiez le jour que les Eléphants jouent. Le VIP est plein à craquer ».

La CAN de l’hospitalité

« Je suis obligée d’augmenter mon personnel pour satisfaire à temps les clients. Les différents mets ont séduits plusieurs personnes de différentes nationalités », raconte Jeanne. « Mon garba finit très vite malgré que j’ai triplé la quantité », renchérit Mayouze dont sa baraque est située dans un coin de rue à Yopougon.  Herman, journaliste sportif béninois a une préférence spéciale pour le plat foutou sauce graine qui selon lui est une excellente recette. « J’ai réussi à trouver là où je vais bien la déguster », lance-t-il très pressé de s’y rendre.  La sauce graine, pour rappel, est une sauce typique de l’ouest la Côte d’Ivoire en pays bétè. Elle est dégustée à toutes les cérémonies de réjouissances et aussi de manière quotidienne dans tous les foyers ivoiriens. C’est une sauce qui n’est plus à présenter en côte d’ivoire un peu difficile à réaliser. « Grâce au concentré de palme africaine, la préparation de la sauce graine devient un jeu d’enfant », explique Grâce, restauratrice.

Les trottoirs des différentes artères des villes qui ont abrité les rencontres affichent l’image d’une belle compétition à travers les couleurs. Pour s’habiller à la couleur de son pays, il suffit de faire un tour dans la boutique de Fatou, à Ebimpé  et le tout est joué. Ici, tout fan peut s’habiller aux couleurs de sa sélection de la tête aux pieds. « Je suis heureux et comblé. Car, une fois ici, j’ai trouvé le maillot de mon équipe »  confirme Stéphane, supporter de la RD Congo. « Je n’ai plus envie que la CAN se termine », confie Fatou en souriant. Elle ajoute : « Pour dire vrai, j’hésitais un peu. Mais j’ai augmenté les commandes en étant positive. Je suis fière et très heureuse ».

En attendant le 11 février date de la finale, la fête continue dans le pays des Eléphants.

Damien TOLOMISSI, depuis Abidjan