Site icon Gaskiyani Info

Consommation de chicha dans la commune de Kandi: Un mal profond

Le développement de la ville de Kandi, chef-lieu du département de l’Alibori est encore à l’état embryonnaire. Raison, plusieurs maux freinent l’émergence de la couche juvénile garante du développement. Parmi ces fléaux figurent la consommation abusive de la chicha.

Le narguilé ou la chicha, est une pipe eau  utilisée pour fumer du tabac. Le tabac peut être utilisé sous forme de tabamel, mélange comportant de la mélasse  additionnée d’arômes, qui se consume avec du charbon. La fumée inhalée est comparable à celle de la cigarette  et expose potentiellement les fumeurs aux effets du tabac sur la santé. Malgré les risques liés à la consommation de la chicha, les jeunes de Kandi en font leur quotidien. “Je suis vraiment surpris de voir les jeunes s’adonner à la consommation de la chicha à Kandi alors que cela nuit gravement à la santé” s’inquiète Grâce D. Nuit et jour la consommation de la chicha s’intensifie dans la commune par les jeunes et l’oisiveté gagne du terrain. “La chicha est devenue le petit déjeuner de la jeunesse” déclare Clément A. avant d’ajouter que la prise de la chicha est mélangée à celles des stupéfiants.

Les différentes initiatives des autorités politico-administratives pour lutter contre cette n’ont pas été fructueuses. L’intervention des forces de défense et de sécurité après la prise des arrêtés pour interdire la consommation de la chicha n’a pas freiné l’ardeur de la jeunesse de Kandi dans cette pratique. « Après l’interpellation du gouvernement par les élus de la 8ème législature de l’Assemblée nationale sur la question, il est donc important et nécessaire que l’Etat central s’implique également en interdisant la commercialisation de la chicha au Bénin. Cette démarche permettra de sauver la jeune génération du département de l’Alibori et de la commune de Kandi de la déperdition totale », recommande Alain B.

A savoir : une session de Chicha équivaut au moins à 30 cigarettes

Lafia Kamel, médecin cardiologue qualifie la chicha de « mort à vitesse lente ». Dans une émission radiophonique, il révèle que « comme toute substance qui brule, la chicha contient près de quatre milles (4.000) substances toxiques. Les aromes sont présents plus pour leurs effets trompeurs, parce que c’est sucré et ce qui est sucré n’est pas méchant ; c’est justement ça qui trompe ». Il ajoute que derrière cet effet trompeur, les conséquences sont « terribles et dramatiques ».

Selon le docteur Lafia, la chicha compote plusieurs stupéfiants dont la nicotine, le monoxyde de carbone et le goudron. C’est donc dire que rien n’éloigne la chicha de la cigarette car on y retrouve pratiquement les mêmes substances nocives. Le cardiologue affirme  que « La chicha est une drogue qui finit par rendre dépendant un peu comme la cigarette » parce que contenant de la nicotine.

Le médecin énumère quelques maladies causées par la chicha. « Le premier danger est le cancer du poumon.  La cigarette est l’une des causes voire la première cause du cancer du poumon, ce qui est normal car lorsqu’on inhale la fumée, ça va dans le poumon. Il y a aussi les maladies du cœur qui tuent une personne toutes les deux secondes. La chicha crée également des troubles au niveau du cerveau et des dégénérescences »

Alors que, selon l’étude dont se réfère le sociologue Aimé Tcheffa, 19% des fumeurs sont des femmes, le médecin Kamel affirme que c’est très dangereux en période de grossesse. « Tous les organes de la femme peuvent être touchés : l’estomac, le foie, le rein, mais c’est surtout les cancers et les maladies du cœur et des vaisseaux que cela provoque ». A l’en croire, une bouffée de chicha fait à peu près dix cigarettes. « Quand vous faite une session de chicha, ça vous fait entre trente et quarante cigarettes  consommées. Ce qui représente un danger même pour les noms fumeurs quand ils sont proches des fumeurs ».  Le partage de la pipe expose aussi les amateurs de la chicha à des maladies hépatiques. Pour  le sociologue Aimé Tcheffa, il s’agit tout simplement d’un phénomène nouveau. Pour sa part, Léonce A, enseignant, estime que le grand problème est que ces jeunes qui prennent ces stupéfiants ne s’informent pas sur les dangers qu’ils courent.

Bachir ISSA

Quitter la version mobile