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Condamnation de Aïvo et Madougou : 2023 et 2026 déjà jouées ?

 Condamnation de Aïvo et Madougou : 2023 et 2026 déjà jouées ?

La semaine écoulée est celle de deux procès attendus. Il s’agit des procès des opposants Reckya Madougou et de Joël Aïvo. Deux personnalités qui ont voulu briguer la magistrature suprême mais qui se sont retrouvés accuser des faits d’atteinte à la paix au Bénin. Deux procès qui ont retenu l’attention et où l’avenir du débat politique des deux échéances électorales à venir a été peut-être déjà joué.

La messe a été enfin dite pour les deux opposants que sont Reckya Madougou et Joël Aïvo. L’ancienne ministre de la justice a été reconnue comptable des faits de complicité d’acte de terrorisme et condamné au petit matin du 11 décembre 2021 à 20 ans de réclusion criminelle et à 50 millions de francs CFA d’amende. Le professeur lui est coupable des faits de blanchiment de capitaux et de complot contre la surette de l’Etat. Il a été condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme et de 45 millions de francs CFA d’amende. Évidemment les deux ont nié les faits qui leurs sont reprochés à la barre. Mais, cela n’a  pas empêché leur condamnation.

Deux procès identiques

Ces deux procès ont presque la même trame : la politique. Les deux affaires sont politiques ou tout de moins la nature de ces deux procès porte sur un objet politique et des acteurs politiques. Et donc, il ne s’agit pas des affaires de droit commun. La cause principale de ces deux affaires est la dispute autour de l’élection présidentielle d’avril 2021. Alors, il n’est pas dénudé de tout fondement de dire que ces deux procès sont des procès politiques. D’ailleurs, le dénouement de ces deux affaires influe aussi sur l’avenir politique de deux personnalités qui sont dans la cinquantaine. Ce qui dénote,  qu’elles  ont leur avenir politique, en principe, devant elles. Malheureusement,  avec cette condamnation, Reckya Madougou ni Joël Aïvo qui envisageaient postuler pour les législatives de 2023 et la présidentielle 2026 ont désormais l’obligation de mettre en parenthèse ce désir de participer à ces deux joutes électorales. Parce qu’ils ne sont plus éligibles.

Des condamnations et le dégel politique

Joël Aïvo et Reckya Madougou et d’autres exilés politiques sont devenus les symboles d’une sorte de malaise politique. Et la question qui taraude les esprits est que la condamnation de ces deux personnalités ne remet pas-t-elle en cause la volonté d’aller vers un dégel de l’atmosphère politique qui prévaut dans le pays depuis les élections législatives de 2019 ? On est bien tenté de répondre par l’affirmatif. Qu’il vous souvienne que l’ex-président Yayi Boni et son successeur Patrice Talon se sont rencontrés le mercredi 22 septembre 2021, au Palais de la Marina à Cotonou. Après la rencontre entre les deux hommes, tout semblait se dessiner que le calumet de la paix sera fumé pour le bien de tous. Et pour cause, cette rencontre est le signe que Yayi Boni a désormais saisi la main tendue qu’il ne le pourrait pas sans paraître comme un traitre aux yeux de tous ceux-là qui combattaient à ses côtés. Mais à sa sortie d’audience, il avait insisté sur la libération de tous les détenus politiques pour un retour de communion nationale. « Le Président Talon et moi avons fait le tour d’horizon sur les questions de paix, de sécurité, de démocratie et de développement dans notre pays. Nous sommes convenus que la décrispation politique est indispensable à la paix durable dans notre cité commune afin d’assurer notre vivre ensemble, la concorde et la cohésion nationale. Ce n’est pas une affaire TALON-YAYI mais la question est plutôt de savoir que faire pour que nos concitoyens savourent la joie, le plaisir et le consensus pour affronter les défis et chocs intérieurs et extérieurs auxquels le pays reste confronté, en particulier lors des consultations électorales ces trois dernières années. Dans cette perspective, il y a lieu de prendre dans un bref délai les mesures de salut national ci-après: Mettre fin à toutes les arrestations politiques et d’opinion pour permettre à tous nos compatriotes réfugiés récemment à l’étranger de rentrer chez eux. Libérer tous les détenus politiques dont  entre autres nos compatriotes Madame la ministre Reckya  Madougou et le Professeur Joël Aïvo candidats recalés à la dernière Présidentielle », a-t-il posté sur sa page officielle Facebook avant d’ajouter « Puiser dans l’arsenal institutionnel idoine afin de favoriser le retour sans délai dans la mère Patrie de tous les exilés politiques condamnés ou non. Les plus célèbres sont connus Mesdames et Messieurs Fatoumata Djibril, Sébastien Ajavon, Komi Koutché,  Valentin Djenontin, Lehady Soglo, Simplice Codjo, Léonce Houngbadji, etc. Institutionnaliser une concertation périodique avec les Anciens Présidents et autres sages de la société civile pour prévenir toute crise susceptible  de remettre en cause notre démocratie, la paix et notre vivre ensemble au sein de notre Communauté ». Et comme l’a su bien marteler le président Boni Yayi en son temps, « Il appartient au Président Talon de prendre en urgence une décision historique et patriotique pour le bien de la Nation, l’intérêt général, ce qui permettra, aux filles et fils du Bénin, d’apporter leurs pierres à l’édification de notre Grand  et Beau  pays. Enfin,  le Dialogue pour empêcher les morts est préférable qu’attendre les morts avant de dialoguer ».

La grâce présidentielle ou l’amnistie, la solution

« J’ai décidé, en mon âme et conscience, et en toute liberté, de pardonner. Ce pardon s’adresse à Monsieur Patrice Talon (…) et à tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du président de la République », avait déclaré Yayi Boni en précisant « Le pardon accordé, je serai reconnaissant au système judiciaire de mon pays pour les dispositions appropriées qui seront prises en vue de rendre la liberté à tous les détenus et garantir à tous la liberté de circulation, aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde”, avait ajouté l’ex président béninois ».  Bien vrai que le pardon n’est pas un instinct. Ce n’est pas quelque chose que la plupart des gens semblent être capables de faire automatiquement. Si le pardon était si facile pour les gens, le monde serait un endroit très différent de ce qu’il est maintenant. Mais le pardon nous aide à oublier le passé et à voir la vie et les autres sous un angle différent. Mieux la lumière du pardon illumine notre vie et apporte de nombreuses bénédictions de manière inattendue et même miraculeuse. Il revient donc au président Talon de décider de les gracier. Car conformément à la constitution, c’est lui seul qui a la possibilité d’accorder la grâce présidentielle à un détenu quelle que soit la nature des faits.  Mais comme la grâce présidentielle obéit à des critères, et à des principes et n’est accordée généralement le 31 juillet de chaque année, soit la veille de la fête de l’indépendance, le chef de l’Etat peut aussi décider de faire cette demande  à l’Assemblée nationale, seule institution habilitée à voter une loi d’amnistie. Pour l’union et la paix, c’est possible…

Arthur SESSI

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