Le Palais de la Marina a servi de cadre, mardi 6 octobre 2020, à la remise officielle du premier rapport sur l’état des droits de l’homme au Bénin. Un rapport reçu par le Président de la République Patrice Talon des mains de la Commission béninoise des droits de l’homme (Cbdh).
Patrice Adjaho
Créée dans le cadre du processus de libéralisation politique qu’a connu le Bénin à travers la loi n°2012-36 du 17 décembre 2012, la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (Cbdh) a pour mission la promotion et la protection des droits de l’Homme sur tout le territoire de la République du Bénin. A ce titre, elle est habilitée à entre autres, donner aux institutions de la République, à la population et à toute structure compétente, des renseignements, des avis et faire des recommandations sur toutes questions relatives aux droits de l’Homme soit par auto saisine, soit à la demande des pouvoirs publics ; faire aux pouvoirs publics toutes propositions de textes susceptibles de promouvoir et de garantir les droits de l’Homme, et donner son avis sur les projets et propositions de loi ayant une incidence sur les droits de l’Homme. Dans ce cadre, elle a remis son premier rapport au titre de l’année 2019 à la première autorité du pays, Patrice Talon. Tout en mettant en lumière des progrès significatifs réalisés par le gouvernement pour la jouissance des droits, le rapport fait toutefois état de ce que des violations de droits des citoyens ont été constatées. «Des violations de droits des citoyens ont été constatées par nous-mêmes en tant que mécanisme national complémentaire conçu pour veiller à ce que les droits de tous les citoyens soient pleinement protégés», a fait observer dans le rapport, le président de la Cbdh, Isidore Clément Capo-Chichi, rapporté par des services de la Présidence. Pour le président de la Cbdh, il faut poursuivre les efforts en vue du respect, de la protection et de la réalisation et la mise en œuvre desdits droits que sont les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, plus spécifiquement des droits catégoriels (enfants, femmes, personnes vulnérables, personnes âgées, personnes vivant avec un handicap, les personnes en détention) et bien entendu le droit au développement et le droit à la paix. Par ailleurs, le président de la commission Isidore Clément Capo-Chichi a saisi l’opportunité pour formuler au président Talon une série de doléances pour l’amélioration des conditions de travail de la Cbdh.
Pour le président de la République Patrice Talon, ce premier rapport est aussi le premier test de crédibilité de la Commission, dans sa capacité à observer et reporter sans la moindre influence, la pratique des droits humains. Selon ses dires, la Cbdh n’a pas vocation à se substituer à la Cour constitutionnelle et aux juridictions compétentes pour juger les violations des droits des concitoyens. Il a ajouté que son rôle d’accompagnement de l’action de l’Etat pour la protection des droits humains, par l’appui constructif qu’elle peut apporter aussi bien aux citoyens qu’aux institutions de la République en vue de consolider nos acquis démocratiques, est d’importance. Faut-il le rappeler, la Cbdh est une institution nationale indépendante chargée des droits de l’Homme. Elle n’est assujettie à aucune autorité publique et exerce ses fonctions sans aucune ingérence.