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Chute du Naira : Un bien ou un mal pour le Bénin

This picture taken on January 29, 2016 in Lagos shows 1000 naira banknotes, Nigeria's currency. Nigeria's central bank governor, Godwin Emefiele, on January 26 dismissed calls to devalue the naira in his monetary policy committee statement. Instead he chose to continue propping up the currency at 197-199 naira to the dollar and maintain foreign-exchange restrictions. As a result, the naira on the black market is hovering around a record low of 305, fuelling complaints from domestic and foreign businesses who can't access dollars required for imports. / AFP / PIUS UTOMI EKPEI (Photo credit should read PIUS UTOMI EKPEI/AFP/Getty Images)

Avec son positionnement stratégique, le Bénin réexporte la quasi-totalité de ses importations vers le Nigéria et sert également de pays de transit pour les opérateurs économiques du Togo, de la Côte d’Ivoire et du Ghana qui souhaitent atteindre le géant marché nigérian. Cette posture, lui a même valu le qualificatif d’«Etat Entrepôt» du Nigeria. Mais la chute du Naira fait  grincer les dents au niveau de certains opérateurs économiques béninois.

Pour le Bénin, le Nigeria est un marché important et bénéfique. Par conséquent, les relations économiques entre les deux voisins bénéficient à la fois aux gagne-petits et aux gros portefeuilles. Mais avec la chute du Naira, certains opérateurs économiques béninois ont du mal à réaliser de bons chiffres d’affaires. Selon Docteur Boris Houenou, Economiste et Observateur des dynamiques politiques, sociétales et économiques sur le continent africain, un Naira faible au Nigéria peut avoir des avantages et des inconvénients pour le Bénin, et l’impact dépend de divers facteurs. « Vu du Bénin, les importations deviennent moins chères puisque qu’avec le même montant en CFA, vous avez plus de Naira. Par contre, les exportations du Bénin vers le Nigeria deviennent plus coûteuses pour les Nigérians. Donc en fonction de ce que nous échangeons et avec quelle intensité, la balance commerciale pourrait momentanément être favorable au Nigeria », a-t-il déclaré.

Les produits que nous exportons dira-t-il notamment agricoles, artisanat et services, vers le Nigeria paraîtront plus chers pour « les Nigérians et donc on peut estimer que les exportations en général et dans ces secteurs importants de l’économie du Bénin vont chuter. Par contre, les produits pétroliers, manufacturés et de services que nous importons du Nigeria devront augmenter. Je ne dis pas qu’ils seront forcément moins chers, car plusieurs éléments peuvent affecter le niveau des prix, certains fondamentaux et d’autres non »

A la question de savoir, comment doivent faire les négociants et commerçants en cas d’instabilité monétaire ? Docteur Boris Houenou répond : « Les négociants et commerçants peuvent prendre plusieurs mesures pour faire face à l’instabilité monétaire lorsque les taux de change et les conditions économiques sont volatils. Les conditions économiques, et le pilotage de la politique monétaire au Nigeria ont été très instables et perturbées ces quelques dernières années. Cela a des conséquences sur la valeur du Naira et par extension sur le taux d’échange avec les autres devises. Une mesure simple de gestion de risque est la diversification des devises-les négociants et commerçants devraient envisager de diversifier leurs réserves de change en détenant plusieurs devises, notamment celles des principaux partenaires commerciaux. Cela permet de réduire l’exposition aux fluctuations monétaires d’une seule devise. Lorsque possible, utiliser de contrats à terme-les contrats à terme sur les devises, mais aussi de marchandises, peuvent servir d’outils de couverture contre les risques de change. Ils permettent de fixer un taux de change à l’avance, protégeant ainsi les transactions contre les fluctuations monétaires indésirables ».

A noter que pour l’heure 1 Naira est égal à 0,77 FCFA.

Damien TOLOMISSI

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