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Boni Yayi : « Les Démocrates n’ont aucun plan pour déstabiliser… »

 Boni Yayi : « Les Démocrates n’ont aucun plan pour déstabiliser… »

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Le nouveau code électoral, adopté en mars dernier par l’Assemblée nationale continue de faire débat. Dans une vidéo diffusée ce dimanche 17 novembre 2024 par Reporter Médias Monde, transcrite par L’investigateur, l’ancien président Boni Yayi, numéro 1 du parti d’opposition Les Démocrates, a dénoncé les nouvelles dispositions de cette loi, estimant qu’elles ne garantissent pas des élections inclusives.

Lors d’un meeting du parti Les Démocrates en juin dernier, Boni Yayi avait pris la parole pour souligner l’importance d’un code électoral qui soit consensuel, inclusif et équitable. « Tout le monde est libre de suivre un candidat mais, ce qui est important, je le rappelle une fois de plus, que c’est le peuple qui en a les prérogatives » a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de maintenir la paix dans le pays par une démocratie véritablement participative tout en ajoutant : « Je ne peux pas avoir dirigé le pays pendant 10 ans et demander aux gens de venir brûler. Donc, c’est pourquoi, mon cher frère bien-aimé, je vous rappelle à tout moment que les exclusions dans tous les domaines, surtout les exclusions électorales ne garantissent pas la paix ».

Dans la vidéo diffusée, dimanche 17 novembre 2024 par Reporter Médias Monde,  Boni Yayi a reformulé les mêmes critiques : « Lorsque vous avez eu la chance de venir, il faut faire ce que la loi fondamentale a dit. Il ne faut pas la changer nuitamment, sans consulter les autres. En la modifiant à des fins personnelles ou partisanes, vous exposez le pays à des risques ». Plus loin, répondant aux accusations portées contre son parti, il a déclaré : « Le parti Les Démocrates n’a aucun plan pour déstabiliser le Bénin ». Il a par ailleurs d’après la même source insisté sur l’importance d’un environnement politique qui permette au pays de répondre aux besoins de sa population.

Le pouvoir refuse de fléchir

En juin dernier, l’Eglise catholique qui est montée au créneau pour demander la relecture du même code. Elle demandait au gouvernement et au Parlement de revoir ce seuil, tout en rappelant qu’au moment où il était de 10%, seuls trois partis avaient pu faire valider leur liste électorale. Le clergé avait par la même occasion souhaité que le nombre de parrainages requis par candidat soit revu à la baisse. Selon le Code, en effet, chaque duo de candidats (présidence et vice-présidence) doit être parrainé par au moins 28 députés ou maires élus sur la liste du parti auquel il appartient. Cette mesure exclue toute candidature indépendante et elle risque également d’empêcher l’opposition de pouvoir présenter un candidat.

Outre les appels de l’opposition, des leaders religieux et de la société civile, plusieurs recours ont été introduits par des citoyens auprès de la Cour constitutionnelle. En vain, puisque la Cour a tout simplement validé le texte de loi tel que voté par les députés de la majorité présidentielle. Si en dépit de toutes ces tentatives le pouvoir refuse de fléchir, il paraît évident que les Béninois devront bien être obligés de faire avec une loi qu’ils savent d’avance déséquilibrée. Car, ce n’est pas à quelques mois des élections que la mouvance accèdera finalement de modifier son texte de loi. Dans ces conditions, l’opposition n’a plus d’autre choix que de prendre acte et de se préparer à une élection où elle part affaiblie bien que présumant avoir la majorité du peuple avec elle. L’élection présidentielle aura lieu en 2026 mais la date-butoir pour le dépôt des candidatures est fixée au 14 octobre 2025, en somme dans moins d’un an. L’approche de cette échéance n’est pas sans appréhension pour l’opposition qui, pourtant compte sur l’inflation et le chômage devenu rampant depuis l’arrivée du nouveau régime pour se faire élire.

La Rédaction

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