Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’Assemblée nationale est le haut lieu de la politique. Mais sur les questions d’intérêt national, le consensus devrait prendre le pas sur les considérations politiques. Et c’est bien ce qu’on aurait souhaité dans le cadre de l’élection des bureaux des commissions permanentes du parlement.
Mais contre toute attente, c’est un dialogue de sourds qui s’installe. La question de majorité et minorité parlementaire divise la 9ème législature de l’Assemblée nationale. Ce qui, du coup, ralentit les activités de l’institution parlementaire. Un véritable jeu de ping-pong avec, à la clé, des positions tranchées. Mais pendant combien de temps durera cet antagonisme ? Inquiétude légitime des populations qui privilégient la voie du consensus.
En effet, la décision DCC 23-054 du 9 mars 2023, de la Cour constitutionnelle ordonnant la reprise de l’élection des membres du bureau des commissions permanentes à l’exception du président, sur saisine de la minorité parlementaire représentée par le parti Les Démocrates n’a pas changé grande chose à l’Assemblée nationale. Du coup, ces députés de l’opposition continuent de bouder le processus, alléguant d’une injustice qu’ils ne sauraient cautionner. De l’autre côté on retrouve la majorité parlementaire représenté par les partis UPR et BR, qui reste camper sur sa position. Ces derniers estiment se conformer à la décision de la Haute juridiction en reprenant ces élections. Face à ce statu quo, il y a lieu d’envisager une voie de sortie. Une issue qui couperait la poire en deux. La solution se trouve donc au-delà des considérations politiques. Face à cet imbroglio qui n’a fait que trop durer, il y a lieu de faire des concessions et trouver un terrain d’entente pour sortir de l’impasse. D’un côté comme de l’autre, la cause défendue est légitime. Il va falloir trouver le juste milieu, harmoniser les points de vue pour asseoir un dialogue fécond.
À l’arrivée, on ne parlera jamais de la victoire d’un camp sur l’autre, mais plutôt de l’intérêt supérieur de la nation. C’est bien à cela que sont conviés les députés. La décision de la Cour Constitutionnelle doit être un indicateur pour bien faire les choses. Elle qui n’a pas tranché en faveur d’un camp. Sa démarche indique qu’il faut rechercher à tout prix le consensus. Aux députés de la 9ème législature d’intégrer ce message et agir conséquemment dans ce sens. Il ne sert à rien de tirer sur la ficelle. Le débat doit impérativement évoluer, même s’il est difficile de concilier les idées sur la question. Dès lors, un dépassement de soi s’impose. C’est à ce seul prix qu’on pourra trouver une porte de sortie, synonyme de la victoire de la démocratie participative.
Damien TOLOMISSI