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Bénin-Niger: Des investissements à faire

Si le pipeline reliant le Niger au Bénin est désormais une réalité, d’énormes investissements restent à être faits pour tirer tout le potentiel de la relation économique entre ces deux pays frontaliers.

La visite du président du Niger s’est terminée, le mardi 14 mars 2023  par la visite, à Sèmè au Bénin, de sa délégation au terminal du pipeline construit pour convoyer le pétrole de ce pays vers le port le plus proche. Désormais nation pétrolière, le Niger compte sur cette infrastructure pour booster son économie, espérant enfin sortir du lot des pays les plus pauvres du monde. De son côté, le Bénin compte lui aussi jouir de cet or blanc, notamment en adressant des factures à son voisin pour le passage du pipeline sur son territoire.

Pays entièrement enclavé, le Niger doit solliciter ses voisins du sud pour ses importations et ses exportations. Et dans cette quête, le Bénin est le pays le mieux placé, le port le plus proche étant celui de Cotonou en venant de Niamey. Non seulement ce port est géographiquement proche, mais il est mieux sécurisé que ceux du Nigéria que le Niger aurait aussi pu utiliser.

Outre le pétrole, le Niger produit l’uranium, l’or, le fer et le charbon qu’il doit convoyer au port pour l’exportation vers les pays occidentaux. Si la quasi-totalité de son uranium transitait par le Bénin, ce n’est plus le cas depuis que la société des chemins de fer a fait faillite. Ce qui fait perdre d’importantes ressources au pays de transit.

Depuis, toutes les tentatives de ressusciter le train se sont heurtées à des obstacles. La dernière tentative a été enterrée récemment, en juillet 2022 lorsque le Ministre d’Etat béninois Abdoulaye Bio Tchané est allé au Niger pour résilier officiellement le contrat liant Bolloré d’une part, et les Etats du Niger et du Bénin d’autre part. Contrat en vertu duquel la société française devrait construire et réhabiliter en partie 1050 kilomètre de chemin de fer entre Niamey et Cotonou. Entretemps, le Niger a, pour sa part, déjà construit plus de 200 kilomètres jusqu’à la ville de Dosso.

L’arrêt de ce projet de rail est un coup sérieux aux intérêts des deux pays, notamment du Bénin qui se veut un pays de transit. Certes, il reste la route, un moyen largement utilisé pour les importations et les exportations du Niger. Mais cette route ne répond plus aux besoins des usagers. Devenue trop étroite, elle traverse aussi villes et villages de plus en plus peuplés. En témoignent les nombreux accidents impliquant ces véhicules en direction et à destination du Niger.

Pierre MATCHOUDO

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