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Bénin-Niger : A qui profite la crise ?

 Bénin-Niger : A qui profite la crise ?

Depuis le coup d’Etat de 26 juillet 2023 au Niger, les relations avec le Bénin n’ont cessé de se dégrader sur fond de frontières fermées et de gestion de l’oléoduc reliant les deux pays. Mais, contre toute attente, le grand gagnant de cette crise n’est ni l’un ni l’autre, mais plutôt le Togo.

En effet, la crise se cristallisait sur le maintien de la fermeture de la frontière par le Niger malgré l’ouverture de celle-ci côté béninois. Il faut rappeler que suite au putsch militaire, la CEDEAO avait demandé à ses Etats membres d’isoler le Niger en fermant les frontières communautaires. Le Bénin avait rétabli le trafic aussitôt la mesure levée mais, en réaction, les Nigériens ont érigé des barrières pour empêcher tout passage en direction de leur pays. Et, malgré la médiation des anciens chefs d’Etat béninois, la junte au pouvoir au Niger ne veut lâcher du lest. Elle ne fait qu’accuser le Bénin d’abriter des camps militaires français. Le chef de la junte nigérienne affirmait le 25 décembre 2024 que le Bénin était impliqué dans des actions de déstabilisation de son pays, évoquant des achats de matériels distribués aux terroristes. « Nous rejetons catégoriquement ses accusations », avait écrit le ministre des Affaires étrangères du Bénin dans un courrier adressé à son homologue nigérien. La dernière en date, est la sortie du Général Modi, ministre de la défense de la junte en ce mois de janvier accusant le Bénin de bloquer des véhicules blindés nigériens livrés au port de Cotonou.

A qui profite la crise ?

Pays enclavé, le Niger faisait transiter près de 80% de ses importations par le port de Cotonou au Bénin via la route inter-Etats N°2, celle-ci étant une ligne droite entre la capitale économique béninoise et Niamey. Depuis le coup d’Etat et les sanctions de la CEDEAO, il est devenu impossible d’utiliser ce corridor jusqu’à cette date. Cette situation a aiguisé l’appétit de certains ports, moins directs ou moins sécurisés. C’est ainsi que les  importations du Niger sont désormais déroutées vers le port de Lomé au Togo. Les marchandises sont transportées tout le long de ce pays, puis traverse le Burkina Faso avant d’arriver au Niger. Bien que le coût de ce nouvel itinéraire soit plus élevé, les autorités de Niamey encouragent leurs compatriotes à boycotter le port de Cotonou au profit de celui-là. En plus, elles ont pris des mesures, ensemble avec leurs homologues togolaises, pour écarter systématiquement les transporteurs Béninois de l’enlèvement des marchandises au port de Lomé.

Et aux dernières nouvelles, le Togo pour bien renforcer cette relation pourrait faire son entrée dans l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso. « Ce n’est pas impossible », a déclaré Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, à la chaîne de télévision VoxAfrica.

Théodore Holo ancien ministre béninois des Affaires étrangères et ex président de la Cour constitutionnelle du Bénin au micro de RFI trouve que cela pourrait être bien possible : « Vous savez que, pour le moment, étant donné que le port de Cotonou est fermé au commerce avec le Niger, le port de Lomé sert de solution de rechange. Et de ce point de vue, il y a un intérêt économique et peut-être même politique pour le Togo d’intégrer l’AES, puisqu’au niveau de la Cédéao, il y a des convergences politiques mettant l’accent sur la démocratie, convergences acceptées par la plupart des pays anglophones et quelques pays francophones. Le Togo n’en faisant pas partie, je pense que la souveraineté qui se manifeste dans les pays de l’AES se fonde sur le refus en réalité de cette convergence politique. Ce qui veut dire qu’il y a un intérêt économique et aussi un intérêt politique que le Togo intègre l’AES. Mais on attend la décision du président Faure Gnassingbé, comme l’a rappelé le ministre togolais des Affaires étrangères ».

De quoi se dire d’avance que la fin de la crise entre le Bénin et le Niger n’est pas pour bientôt.

Damien TOLOMISSI

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