Bénin : L’opposition exige la relecture du code électoral pour « garantir la paix »

 Bénin : L’opposition exige la relecture du code électoral pour « garantir la paix »

Les forces politiques de l’opposition, réunies au sein du Cadre de concertation, ont vivement critiqué ce mardi 22 avril 2025 le député Orden Alladatin, président de la commission des lois à l’Assemblée nationale. Lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti, Les Démocrates, elles ont exigé une relecture du code électoral, jugé « dangereux pour la démocratie et le vivre-ensemble ».

Les conférenciers ont fustigé les arguments avancés par Alladatin lors de sa récente conférence publique du 8 avril 2025, où il justifiait les réformes politiques, notamment le code électoral en vigueur. Pour l’opposition, ces modifications « favorisent l’accaparement du pouvoir par une minorité » et rappellent les dérives du parti unique. « Personne n’a demandé que quelques-uns contrôlent toutes les institutions et l’économie nationale », a-t-on dénoncé, avant de rappeler que l’Assemblée nationale monocolore et les restrictions politiques actuelles découlent de ces réformes.

Un code électoral: « source de tensions »

Le Code électoral adopté en mars 2024 a été largement critiqué par le clergé, la société civile et l’opposition : «… il faut dire que les lois ne sont pas votées pour rendre l’existence difficile, mais pour trouver les moyens d’assurer un mieux-être commun. Si une loi est source de tension, de crise, c’est qu’elle n’est pas bien pensée. Il faut avoir le courage de revenir sur cette loi, car le but principal est de favoriser une évolution sociétale vers la prospérité. Le code électoral voté nuitamment en mars 2024 est un code qui a été décrié par le clergé catholique, les confessions religieuses, la société civile et les partis politiques d’opposition réunis au sein du cadre de concertation des forces politiques de l’opposition ».

Les conférenciers ont pointé plusieurs « anomalies graves » : L’absence de copies des procès-verbaux pour les partis politiques (article 93), facilitant selon eux « le vol des élections ». Une liste électorale figée depuis novembre 2025, privant de vote les nouveaux électeurs avant avril 2026. Sur la question du parrainage, l’honorable Alladatin disent-ils «  passe vite sur le choix porté sur le parrainage des élus au lieu du parrainage citoyen. Il a « oublié » de dire que quand ce choix se faisait, la mouvance présidentielle avait, à elle seule, la totalité des 83 députés à l’Assemblée nationale. N’est-ce pas de l’escroquerie politique ? Actuellement, les maires ne sont mêmes plus élus. Ils sont nommés. Le parrainage doit être étendu à tous les conseillers municipaux et communaux et devra être libre. Nous appelons à la relecture du code électoral pour garantir la paix, le vivre-ensemble, car le Bénin est au-dessus de nous tous et nous devons le préserver ».

Les propos de Alladatin rejetés

L’opposition a également rejeté les propos d’Alladatin sur « l’échec du modèle issu de la Conférence nationale ». « La démocratie béninoise n’est pas inapplicable, elle a juste besoin d’être approfondie dans le dialogue », ont-ils répliqué, dénonçant une « posture de messie non éclairé ».

Arnaud ACAKPO (Coll)

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