Une grande pagaille s’installe sur le marché de la vente et de l’approvisionnement du ciment au Bénin. Les grossistes ou semi-grossistes ont procédé à une augmentation anarchique et vertigineuse des prix de ce produit hautement sollicité par les populations ceci, sans aucune raison valable. Pourtant les acheteurs étaient habitués à débourser au plus 70 mille francs CFA pour payer la tonne.
Actuellement, on note une disproportion de la tonne du ciment au Bénin. Dans certaines localités, la tonne de ciment est vendue entre 90 mille ou parfois 88 mille FCFA, pendant que dans d’autres, il faut débourser la bagatelle somme de 100 mille francs pour se voir livrer ce produit. Face à cette situation très critique, on aurait voulu entendre la voix des associations de consommateurs. Mais chose curieuse, elles sont totalement absentes de la tribune. Les associations de consommateurs ont déposé les armes.
Elles ont déserté le forum, à un moment où les populations ont besoin d’elles. Un silence de cathédrale qui ne s’explique pas face à la dégradation avancée du malaise social que vivent tous les Béninois. Dès lors, il fallait nécessairement des voix qui portent loin. Et Dieu seul sait, combien il en a dans les rangs des associations de consommateurs qui, contre toute attente, végètent dans un mutisme complice, notoire voire suicidaire. Le peuple continue de porter sa croix, sans défense. Il subit le diktat économique, les contraintes sociales. Sa seule résistance devient soumission au joug de la pauvreté ambiante et la précarité.
Les associations de consommateurs ne parlent plus. Ils préfèrent le silence à l’action. Leurs bouches sont cousues. Ils ne voient rien et n’écoutent rien. Une attitude collective assez suspecte qui laisse entrevoir de dangereuses accointances et des velléités de compromissions. La situation va de mal en pire. Il y a lieu de donner l’alerte pour espérer que les choses changent dans le bon sens. Ce silence assourdissant et prolongé des associations de consommateurs effraye. Peut-être que la cherté de la vie et le réajustement des taxes ne sont pas des sujets d’intérêt qui nécessitent de leur part, des actions soutenues aux côtés des populations.
Et précisément pour ce qui concerne le cas du ciment au Bénin, la Ministre de l’Industrie et du Commerce est interpelée pour rétablir l’unicité des prix sur le marché et mettre fin à ce capitalisme sauvage.
Patrice ADJAHO