Attaques djihadistes à l’extrême nord du Bénin : Les visées des terroristes

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Le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (Gsim) a rendu public un communiqué revendiquant l’attaque, jeudi 9 janvier, qui a fait 28 morts dans les rangs de l’armée béninoise. Et du coup beaucoup de citoyens se demandent ce que recherche ce groupe à travers ses actes de déstabilisation dans cette partie du pays.

Quand bien même son nom a été maintes fois cité dans des attaques terroristes dans le Sahel, peu de Béninois en fait savent ce qu’est réellement le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM). Connu sous son acronyme arabe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), est une organisation djihadiste active en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Fondé en mars 2017, ce groupe est le résultat de la fusion de plusieurs organisations affiliées à Al-Qaïda, notamment Ansar Dine, Al-Mourabitoun, la Katiba Macina, et la branche sahélienne d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Sa création a marqué un tournant dans la dynamique terroriste de la région, renforçant la coopération entre différents groupes djihadistes. 

Ce groupe religieux appartient au courant dit Salafisme djihadiste qui prône l’usage de la violence pour établir un État islamique et combattre ceux qu’il considère comme des ennemis de l’islam. Ses objectifs déclarés incluent, outre l’établissement d’un État islamique dans la région, la lutte contre les gouvernements locaux qu’il considère comme illégitimes et corrompus, ainsi que l’opposition à la présence militaire étrangère.

Ce groupe qui tente de s’implanter au Bénin estime que l’islam authentique réside dans les enseignements originaux de ses premiers adeptes, et ils cherchent à reproduire leur mode de vie. Par conséquent, il rejette toute interprétation ou pratique qui s’écarte des enseignements du Prophète et de ses compagnons est considérée comme une déviation. Enfin, il prône une application rigoureuse de la loi islamique dans tous les aspects de la vie individuelle et sociale. 

Pour parvenir à son objectif à long terme, le Jnim a une stratégie duale : affaiblir les États par des attaques ciblées et conquérir le soutien des populations locales grâce à une rhétorique de justice sociale et de protection. Et pour cela, il s’attaque à la fois aux représentations de l’Etat et aux dirigeants musulmans locaux dont il juge la pratique non conforme à l’idéal islamique.

Face à l’expansion de ce groupe djihadiste et de ses alliés comme Al-Qaida, la réponse ne pas être que nationale. Depuis le coup d’état de juillet 2023 au Niger, les accords de défense qui permettaient une lutte commune à la frontière ont été rompus par les gouvernements nigériens et Burkinabè. Désormais, ne pouvant pas s’installer au Bénin à cause du harcèlement par les forces de l’ordre, ces djihadistes surgissent, frappent et se replient vers leurs bases au Niger et au Burkina Faso où les régimes ont du mal à les contenir.

La solution

Comment venir à bout des terroristes qui, progressivement, s’installent au Bénin? La réponse à cette interrogation est sans doute dans les états-majors des spécialistes de la sécurité et de la défense nationale mais la population à elle aussi un rôle majeur à jouer. Les terroristes ont encore frappé le Bénin. Cette fois, l’attaque a eu lieu le 8 janvier 2025 dans le département de l’Alibori. « Les forces béninoises ont subi de lourdes pertes lors d’une attaque près de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, pays en proie à l’insurrection » ont déclaré les autorités. Le colonel Faizou Gomina, chef d’état-major de la garde nationale, a déclaré que l’une des positions militaires les mieux équipées du Bénin avait été touchée dans le nord du pays mercredi soir. « Nous avons reçu un coup très dur », a ajouté le colonel Gomina

Depuis quelques années, le Bénin subit des attaques de présumés djihadistes mais c’est la première fois que le Bénin a enregistré une telle perte. C’est la preuve que les djihadistes montrent leur détermination à semer le chaos comme ils le font déjà au Mali, au Burkina et au Niger.

Par ailleurs, depuis qu’ils ont commencé à frapper le Bénin, les terroristes semblent chaque fois changer de méthode. Cette stratégie leur permet de se constituer un arsenal, des armes. Si depuis la guerre en Libye, il y a de cela quelques années, les armes circulent dans tous le Sahel mais pour renforcer leurs équipements, ils ont besoin d’attaquer commissariats et garnisons. Ces attaques leur permettent dans le même temps d’affaiblir les forces de l’ordre.

À mesure que le bruit des armes se fait entendre dans le nord du Bénin, la population est gagnée par l’émoi et la panique s’installe un peu plus à chaque annonce d’attaque. Pour renforcer la capacité de riposte des forces de défense et ainsi mieux protéger les Béninois, le gouvernement a lancé un processus de recrutement dans l’armée avec l’acquisition des équipements de défense de taille.

Si pour le moment les policiers et militaires sont la cible des djihadistes, leur objectif final est de s’en prendre à la population comme c’est le cas dans les pays sahéliens où ils font à chaque fois des dizaines de morts de morts au sein des civiles. La meilleure protection serait d’être dans le rang de ceux qui savent se défendre et protéger les faibles car ces terroristes n’ont de respect pour qui que ce soit.

De leur côté, quelle que soit la qualité de leur formation, les militaires et policiers ne peuvent à eux seuls faire face  à la menace sans la collaboration de toutes les couches de la société. Le Bénin est un petit pays dans lequel l’arrivée de personnes nouvelles ne passe pas inaperçue. L’une des solutions qui fait ses preuves consiste à signaler la présence de personnes inconnues dans une localité ou à signaler tout mouvement suspect.

La Rédaction