A Porga, ville située à plus de 600 kilomètres de Cotonou, les djihadistes se sont fait encore signalés. Dans la journée du vendredi 10 décembre 2021, ces sans foi ni loi ont usé d’un mode opératoire relativement inhabituel pour attaquer un véhicule de l’armée béninoise, faisant quatre (4) blessés.
« Quand la cadence change, les pas de danses doivent également changer » dixit un proverbe béninois. Face aux djihadistes, les soldats béninois doivent faire plus preuve de prudence et de vigilance. En effet, après les attaques du 30 novembre et du 1er au 2 décembre 2021, qui ont fait des morts dans les deux camps, les djihadistes sont revenus à la charge avec un nouveau mode opératoire. Car cette fois-ci, ils n’ont pas ouvert le feu sur l’armée béninoise mais ils auraient placé une mine sur laquelle le véhicule militaire blindé a explosé. Bilan quatre (4) blessés légers.
La menace djihadiste devient persistante
Pour les djihadistes, et en particulier ceux du JNIM, liés à al-Qaïda, d’après Bernard Emié, le Directeur général de la sécurité extérieure [DGSE], en février dernier, l’objectif est d’étendre leur influence jusqu’au golfe de Guinée est double. Et pour cause, cela doit leur permettre de contrôler les voies utilisées pour les trafics [bracconage, armes, drogue, etc] tout en débordant la Force conjointe du G5 Sahel.
Cette stratégie évoque-t-il avait d’ailleurs été détaillée par « Les chefs d’al-Qaïda au Sahel ont conçu [un] projet d’expansion vers les pays du Golfe de Guinée. Ces pays sont désormais des cibles, eux aussi. Pour desserrer l’étau dans lequel ils sont pris, et pour s’étendre vers le Sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d’Ivoire ou au Bénin. Des combattants ont également été envoyés aux confins du Nigéria, du Niger et du Tchad, où plusieurs groupes, issus de Boko Haram, continuent de tisser leur toile et d’assassiner ».
Pour rappel, pas plus tard que la semaine écoulée, le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, les 6 et 7 décembre 2021, a servi de révélateur de l’état d’esprit qui règne en Afrique de l’Ouest. “La métastase a commencé et probablement plus qu’on ne le sait, et plus que les autorités de ces pays seront prêtes à l’admettre, en tout cas publiquement”, a affirmé à l’AFP un diplomate européen, sous couvert d’anonymat.
Bachir ISSA