ثيودور هولو : « S’il n’y avait pas eu d’alternance, Patrice Talon… »

Le débat sur l’alternance du pouvoir au sommet de l’État préoccupe le professeur Théodore Holo. L’ancien président de la Cour constitutionnelle l’a fait savoir sur les plateaux de Golfe TV Africa, une chaîne privée béninoise. بحسبه, le principe de la limitation des mandats va au-delà de la constitution mais interpelle la conscience des gouvernants.

« S’il n’y avait pas eu d’alternance, Patrice Talon ne serait peut-être pas l’actuel président du Bénin ». Ces propos du professeur Théodore Holo sonnent comme une cloche mettant un terme à tout débat sur les lubies des uns et des autres sur un éventuel 3e mandat, anticonstitutionnelle. L’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin entend donc par cette déclaration rappeler à l’actuel locataire de la Marina que le fauteuil du président de la République du Bénin n’est pas un trône royal qu’il faut occuper jusqu’au terme de sa vie.

Depuis son avènement au pouvoir en 2016, le Chef de l’État Patrice Talon a initié beaucoup de réformes, engagé d’innombrables projets à fort impact tant sur le plan économique, politique et des infrastructures. Des actes qui font dire à certains Béninois qu’il faut le laisser continuer afin de ne pas casser la bonne dynamique en cours. Un avis que le professeur ne partage pas. «…Quand souvent les gens me disaient il faut qu’il (un président de la République) reste au pouvoir parce qu’il fait de bons résultats, je dis je suis d’accord avec vous mais est-ce que vous me donnez la garantie que la personne sera immortelle » interpelle-t-il.

Pour Théodore Holo, l’alternance est une source de révélation du potentiel caché en d’autres personnes. « On vente les qualités du président Talon. Mais s’il n’y avait pas eu alternance est- ce qu’on aurait découvert ses talents ? » Se demande l’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin avant d’ajouter que «Si le président Patrice Talon s’en va parce qu’il n’est pas immortel, d’autres peuvent faire mieux ou moins que lui. Une occasion qu’aura le peuple pour tirer des conclusions » estime-t-il.

Naturellement l’appel de l’ancien bâtonnier Jacques Migan n’a pas été occulté. Si maître Jacques Migan est un citoyen béninois et donc libre de ses opinions, il n’est pas bienséant qu’en tant qu’élite et membre de la direction d’un parti politique, qu’il parle de la sorte. Selon l’universitaire : « Il ne contribue pas à l’éducation des citoyens ».

L’appel à la conscience

La loi n° 2019-40 ال 07 شهر نوفمبر 2019 portant révision de la loi n° 90-32 ال 11 ديسمبر 1990 portant constitution de la République du Bénin. Selon l’article 42 nouveau de cette loi, alinéa 2, « en aucun cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux de président de la République». أو, l’alinéa 1 stipule déjà que le président est élu pour un « mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ». Partant de là, le professeur Holo a rappelé l’inaltérabilité du principe des deux mandats du président de la République au Bénin. أفضل, le Professeur Holo estime que ce principe va au-delà de la constitution et s’attache à la personne même du président de la République. « Si de ta vie, tu as fait deux mandats à la tête du Bénin, quelle que soit la constitution, tu ne peux plus prétendre au fauteuil présidentiel » interprète l’enseignant. له, c’est une question de conviction et de culture démocratique. « Si le président Talon ne se présente pas pour un 3e mandat, les gens comprendront qu’il ne sert à rien d’inviter un président qui a conscience de ses responsabilités, qui a conscience qu’il est garant de la constitution, de respecter la limitation des mandats », a indiqué Théodore Holo.

أرنو أكاكبو (كول)