Le rêve légitime de tout chef d’Etat en fin de mandat est de voir une personnalité sur qui il peut compter lui succéder. Le président Talon ne fait pas exception, comme en témoigne les jeux de coulisses au cours desquels certains proches ont déjà perdu des plumes. Sans que cela soit forcément lié à ces tractations, le chef de l’Etat vient d’éloigner le Directeur des renseignements, nommé Envoyé spécial en Haïti. Bien évidemment des observateurs n’ont pas manqué d’y voir un lien surtout que quelques jours auparavant, le Conseiller spécial Johannes Dagnon a été limogé dans le même contexte.
« Je ne vais pas dire après moi; le chaos donc je serai actif pour que la suite soit dans l’idéal que nous sommes en train de bâtir ensemble. Nous serons tous actifs pour que la suite se passe mieux que ce que l’on voit aujourd’hui », avait déclaré le président Talon en décembre 2023. C’est évident, l’un des tout premiers obstacles auxquels sont confrontés les présidents en fin de mandat est la fin de la peur du chef. Défié, le président Talon l’est de plus en plus par des proches qui, il y a peu encore, suivaient ses recommandations à la lettre.
Alors que ce dernier tient à une discipline de groupe jusqu’au bout, des personnalités de son sérail sont en train de manifester des velléités de candidature à la présidentielle, ce qui n’est pas de son goût. L’avant-goût de ce changement d’attitude a été donné lors d’une tentative de modification de la constitution en mars 2023. Les députés parmi les plus proches n’ont pas hésité à voter contre ce projet dont le porteur a pourtant assuré que le chef de l’Etat en avait donné son aval.
Le camp du président Talon n’est pas menacé seulement par l’érosion de la discipline de parti. L’opposition incarnée par le parti Les Démocrates se fait de plus en plus incisive. Son chef, l’ex-chef d’Etat Yayi Boni, encore très populaire, a repris son bâton de pèlerin, sillonnant le pays à la rencontre de la population, particulièrement de tous ceux qui se sentent frustrés par huit ans de gestion du régime. Et ceux-là sont de plus en plus nombreux.
في الواقع, depuis plus de deux ans, le monde paysan ne sait plus où donner de la tête face à la chute du prix d’achat et à l’interdiction d’exportation de leurs produits. Dans les villes, c’est le panier de la ménagère qui a du mal à être rempli. Résilients suite à des déguerpissements qui ont vu des familles perdre leurs sources de revenus, les ménages sont victimes d’une inflation qui ne cesse d’augmenter.
و, comme si des forces cachées poussaient le pouvoir à commettre des erreurs difficilement pardonnables par la population, le pouvoir a entrepris, à moins de deux ans de l’élection présidentielle, de faire respecter le port de casque par les usagers de motos. Une mesure impopulaire surtout qu’elle donne parfois lieu à des excès de zèle de la part de certains policiers chargés de la faire appliquer.
Au regard de tout ceci, le président Talon risque de voir son candidat subir le même sort que celui du président Macky Sall, son homologue sénégalais qui a choisi un dauphin qui n’a pu mobiliser que peu d’électeurs face à un candidat surfant sur le mécontentement général de la population.
بيير ماتشودو