إدارة الشركات العامة : استشهد الملك جوزو كنموذج

Partant des années de floraison des entreprises publiques à leur décadence, Christophe Hinkatin, Docteur en sciences de gestion, consultant dans des conseils d’administration tant dans le domaine industriel et commercial qu’associatif énumère les causes de leurs échecs répétés. ‘’La Gouvernance des entreprises publiques, l’exemple du roi Guézo’’ est un ouvrage livresque de 249 pages paru aux éditions ”L’Harmattan.”

C’est une sorte de comparaison de deux modes de gouvernance d’entreprises dont l’un (celui des administrations publiques modernes) a souffert et continue de pâtir de certaines tares que fait l’auteur, Docteur en sciences de gestion. Il fait référence à ce que fut la gestion du royaume d’Abomey sous le règne du roi Guézo, un modèle de bonne gouvernance. La déprédation des ressources publiques est le principal gravillon qui bloque ces machines à produire le bonheur que sont, dans un passé récent, les entreprises publiques. Entre les lignes, l’homme, qui n’a pas caché son admiration pour les années d’or des entreprise publiques, pense que l’espoir est toujours permis. La meilleure solution pour inverser cette tendance est la rupture avec les pratiques actuelles pour ériger un nouveau modèle. Un modèle « basé sur la compétence, l’exemplarité et le dévouement sociétal. Un modèle où la reddition des comptes serait un réflexe par rapport à la captation des biens pour son propre compte. Un modèle plus performant, plus contributif à la création de richesses pour son pays » décrit M. Hinkatin. Sa matérialisation passe par un moule, celui du Roi Guézo insiste le consultant écrivain. Malgré la tendance au libéralisme économique, l’entreprise publique a encore, devant elle, de beaux jours d’existence parce que « l’intensité capitalistique de certains projets et la rentabilité aléatoire à court terme y afférente risquent de faire fuir les investisseurs privés » estime Christophe Hinkatin.

Pourquoi le modèle Guézo ?

Face aux résultats mi-figue mi-raisin des entités publiques, l’alternative Guézo est la mieux adaptée. له, le souverain du Danxomè (1818-1858) a d’exceptionnelles qualités de planificateur, d’organisateur et de gestionnaire de la vie des personnes et des biens dont les dirigeants pourront s’inspirer. En témoigne ces réformes dans l’agriculture par le développement de l’économie du palmier à huile en substitution du commerce des esclaves et la diversification de la production vivrière, (introduction de maïs tendre, de la tomate, du bananier, du pois d’Angole, de l’arachide et du gombo lisse) dans les champs. Coté ressources humaines, le neuvième roi d’Abomey (si on ne compte ni Adandozan, ni la reine Hangbè) reste imbattable. Il a assuré la rénovation de l’administration en mettant un accent particulier sur le feed-back, c’est-à-dire le retour d’information qui lui permettait de savoir si le commandement a été bien enregistré et l’ordre exécuté. « Il a, aussi, su créer une proximité de confiance et de dévouement avec l’environnement sociopolitique, qui faisait accepter à ses collaborateurs et son peuple une rigueur qui n’autorisait personne à aller danser au bord des rives de l’indiscipline, de l’anarchie, de la rébellion » renseigne l’auteur. A cela, il faut ajouter ses qualités d’unificateur avec un leadership et une exemplarité « qui semblent mieux répondre aux caractéristiques managériales d’un bon dirigeant d’entreprise » renchérit Christophe Hinkatin.

Un livre, une cible

‘’La Gouvernance des entreprises publiques, l’exemple du roi Guézo’’ est un livre destiné aussi bien aux universitaires, aux dirigeants d’entreprise et cadres supérieurs, aux hommes et femmes politiques qu’aux profanes et étudiants en master. Ceci dans la mesure où son contenu puise son essence des réalités transgénérationnelles mais aussi parce que l’administration des structures publiques est ouverte à tous ces différentes couches socio-économiques et politiques. A en croire Christophe Hinkatin, les béninois connaitront un mieux-être si les actuels dirigeants adaptaient leurs postures managériales aux principes de gouvernance du Roi Guézo. Cet ouvrage est donc une invite de l’auteur à puiser de bons enseignements dans la gouvernance des entreprises publiques actuelles à partir de l’exemple du mode de gestion du roi Guézo : Commander-s’assurer de l’exécution de la tâche et obliger à rendre compte.

أرنو أكاكبو (COLL)