« La forme et la tournure que se donne notre éducation sont à interroger ». Marquer une pause, s’interroger et refonder. C’est en quelque sorte la prescription en trois dimensions que fait Maoudi Comlanvi Johnson. Le planificateur de l’éducation, Sociologue et philosophe semble être désenchanté du système éducatif béninois de nos jours. C’est sans complaisance qu’il a étalé ses tares dans une chronique publiée dans l’hebdomadaire béninois Educ’Action.
De la caducité des curricula de formation aux modèles promus par l’État central aux vices des différents acteurs de la chaîne éducative, le chroniqueur peint un tableau d’une couleur, pas très loin du sombre, pour ne pas dire noire. A ces maux, s’ajoute le nerf de la guerre, le financement qui fait cruellement défaut. « Notre éducation traverse en ce moment, beaucoup de situations difficiles, voire complexes auxquelles sont venues s’ajouter des reformes et autres métastases difficiles à comprendre et surtout à guérir ».
Tout remettre à plat
C’est la première solution envisagée par le planificateur. D’après son constat : « Toute une majorité est d’accord aujourd’hui qu’il s’agira de changer complètement le paradigme éducatif en retrouvant et écrivant notre véritable histoire. Ceci va de pair avec un recalibrage et un recentrage de la géographie de telle façon que chaque élève puisse connaître à la fois son pays, son milieu et ses potentialités. ثم, les nouveaux livres de classe vont s’écrire et vont aider nos enfants à apprendre à apprendre. En attendant ce moment qui pourrait être dans cette décennie pour peu que nous le voulions et que nous sortions nos techniciens de leurs zones de confort, il devient urgent de restructurer l’immédiateté qui s’offre à nous ». L’une des solutions envisagées est la formation technique et professionnelle avec accent particulier mis sur la qualité.
Une école désorganisée
A en croire Maoudi Comlanvi Johnson, le suivi ou la coordination fait défaut dans les établissements scolaires. Et la quantité est privilégiée au détriment de la qualité. « Chaque école fixe ses horaires et les privées, ont persévéré dans la journée continue malgré les injonctions de la République » fait-il remarquer. « Imaginez qu’en ce moment la quasi-totalité des écoles autant publiques que privées ont déjà fini le programme ! » s’exclame le technicien. « Il s’agit de finir au plutôt les cours par tous les moyens avec des raccourcis désastreux et des approximations fatales. L’école est devenue très paresseuse, inutilement violente et permissive avec un souci permanent d’intérêts divergents et complexes » argumente-t-il. L’autre mal dénoncé est la priorité donnée au Travaux dirigés (TD) payant instaurés par les établissements ou certains enseignants. وبالتالي, les explications aux heures de cours sont bâclées aux fins d’obliger les élèves à suivre les programmes parallèles. L’appât ici étant de ramener les épreuves traitées lors de ces TD lors des devoirs.
Les enseignants à la barre !
Sans leur faire porter toute la charge des maux qui minent le secteur éducatif, le chroniqueur estime que les « enseignants Agents permanents de l’état (APE) voire les Agents contractuels de l’état (ACE) sont devenus de plus en plus paresseux et peu efficaces, bâclant les cours en se disant que rien ne peut leur arriver ». Pour inverser la tendance tout en imprimant le rythme qu’il faut la nouvelle génération des enseignants, il préconise « une prise en charge efficace et objective des AME devient urgente avec un réel changement de paradigme. Ils peuvent et ont les germes de l’efficacité ». Maoudi Comlanvi Johnson n’a pas manqué de dénoncer la trop grande présence jusqu’à l’étouffement du pouvoir centrale dans l’administration des écoles.
أرنو أكاكبو (كول)