Difficile de circuler sur les grandes routes du Bénin les nuits. Les axes Calavi-Cotonou, les routes inter-état Cotonou Porto-Novo ou Cotonou Lomé sont presque tous dans le noir. Sur des kilomètres et des kilomètres, les usagers doivent piloter comme des cascadeurs pour éviter les accidents.
Les usagers des grands axes routiers du Bénin en ont marre d’exposer leurs vies aux accidents de la circulation. A la dégradation des voies, s’ajoute le défaut d’éclairage public. Nombre d’entre eux crient leur ras-le-bol. Les chauffeurs de taxi sont au premier plan : « Le tronçon Cotonou Porto-Novo n’est pas éclairé. C’est du noir total et la nuit, c’est compliqué pour nous de circuler du pont jusqu’au carrefour sèmè. Du carrefour Sèmè à le Berlier, certains endroits sont éclairés et d’autres non » déplore un conducteur de taxi interurbains. « C’est très difficile pour nous les chauffeurs et conducteurs de moto quand la nuit tombe. D’abord l’axe pont carrefour Sèmè n’est pas une autoroute et cela cause beaucoup d’accidents. Si tout au moins, l’unique voie était éclairée ce sera bien. Chauffeurs et motocyclistes sommes obligés de rouler plus prudemment et pourtant, on n’échappe pas tout le temps. Si le chef de l’État peut penser à réhabiliter la voie ce sera bien » embraie un autre prêt à embarquer quelques passagers pour sa navette quotidienne. L’une des conséquences est donnée par cet autre chauffeur : « Comme la voie n’est pas éclairée nous tombons régulièrement dans des nids de poules et bienvenue les crevaisons ».
Tout comme ces professionnels de la route qui la fréquentent, des usagers ordinaires aussi qui empruntent ces voies pour rallier leurs lieux de travail ou domiciles se plaignent. C’est le cas de Clément Assoclé, habitant de la commune de Sèmè-Podji : « Je suis fatigué de dénoncer. Depuis des années, nous dénonçons cette situation dans les grognes sur les radios mais apparemment les autorités ne nous écoutent pas. Alors que le défaut d’éclairage cause beaucoup de dégâts »dit-il, un peu dépité.
À Cotonou, la situation n’est pas plus reluisante. Les ponts sont parfois sans lumière. <<Le défaut d’éclairage public est un problème crucial auquel nous sommes confrontés. Aujourd’hui vous circulez et vous ne savez même pas que vous êtes à Cotonou, capitale économique du Bénin », lâche avec désespoir Christian, un citoyen avant d’ajouter « En dehors des nouvelles voies construites par le gouvernement en place, tout le reste est dans l’obscurité totale. Ça me désole ».
« Et Porto-Novo, capitale politique du pays, mais je vous dis lorsque vous prenez la voie inter-état, c’est grave. Même le poste péage à Èkpè et qui prend l’argent chaque jour depuis plusieurs années. أفانت, c’était 150f par passage pour les véhicule légers et après c’est devenu 300 FCFA. On nous avait dit que les sous serviront à la réfection et à l’éclairage public mais aujourd’hui que constatons-nous? Les lampadaires ne s’allument pas même au niveau de ce poste péage. Nous sommes ainsi abandonné à l’insécurité » tempête Barnabé Agbékponou, متفائل جدا.
له, les droits des usagers et des populations sont bafoués. « Nous contribuons à l’éclairage public. Prenez vos factures, vous verrez taxes pour électrification rurale et éclairage public mais nos routes sont dans le noir. L’argent collecté va où et sert à quoi? », s’interroge-t-il avant de demander aux autorités de réagir. « Si c’est le pont péage qui est chargé de l’éclairage, nous sollicitons l’indulgence des responsables du péage de le faire et si c’est la mairie ou le gouvernement, il faut qu’ils prennent leur responsabilité car le non éclairage de la voie créé beaucoup d’accidents les nuits » renchérit Clément Assoclé lors d’une intervention sur une radio de la place. Le défaut d’éclairage public ne se limite pas qu’à Cotonou et Porto-Novo, c’est presque général. « Aller à Abomey-Calavi la nuit, ou prolonger sur Bohicon, c’est un calvaire, faire la navette Ouidah-Grand Popo, sur les routes qui mènent à Bohicon, باراكو, c’est du noir partout. Nous ne comprenons rien » relève Mathieu Hontonnou, un autre grogneur.
C’est le cas par exemple aussi sur le tronçon Godomey-Calavi-Akassato où la grande partie des lampadaires sensés éclairer cette route ne sont plus fonctionnels. De Godomey à Pahou, le même constat est fait. Ici les panneaux solaires installés ont perdu totalement leur luminosité. Au quartier Ahozon dans l’Arrondissement de Pahou, le mal est plus profond. Les panneaux et leurs batteries ont été enlevés par des individus indélicats. نتيجة, la zone communément appelée « Forêt » située juste avant le péage de Ouidah est dans une obscurité incomparable. « Outre le mauvais état de nos routes, celles-ci sont encore dans le noir. Il est vraiment difficile de circuler dans la nuit sur nos routes dites inter-Etat », a fait savoir Gaston, conducteur de Taxi moto à Abomey-Calavi. Pour ce dernier la situation est inexplicable et explique que « Ces différentes voies sont empruntées par différentes autorités mais, nous ne les voyons pas s’indigner face à cela. Réduire les cas d’accidents et l’insécurité sur nos routes passe aussi par la bonne visibilité qu’offre le système d’éclairage aux usagers que nous sommes ».
Selon des informations, l’éclairage public n’est plus du ressort de la société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Ce sont les communes et le gouvernement qui gèrent chacun en ce qui le concerne l’éclairage des voies en fonction de leur nature.
أرنو أكاكبو (كول)