حميدة : Les fêtes se préparent dans la morosité économique

À quelques jours des fêtes de fin d’année, le Bénin semble plonger dans une ambiance morose qui ne laisse présager aucune effervescence habituelle. Habituellement, les derniers mois de l’année marquent un pic de consommation avec l’achat de vêtements, de nourriture et d’autres biens de consommation pour célébrer les fêtes. Mais cette année, la situation économique semble peser lourdement sur le moral des Béninois. La lenteur des achats, l’incertitude des finances et la hausse des prix frappent durement la population. L’économie est au ralenti et, avec elle, la fête semble avoir du mal à s’installer.

السنة 2024 a été marquée par une inflation persistante et une hausse continue des prix, notamment pour les produits de première nécessité. L’essence, les produits alimentaires de base, et les biens importés, indispensables à la préparation des fêtes, ont vu leurs prix flamber, tandis que le pouvoir d’achat des Béninois a diminué. Les ménages, confrontés à la montée des dépenses quotidiennes, hésitent à se lancer dans les achats des fêtes.

Dans les marchés et centres commerciaux, le constat est clair : les clients sont moins nombreux. Les commerçants peinent à vendre, et leurs étals, pourtant garnis de vêtements, de jouets et d’articles festifs, ne suscitent qu’un intérêt limité. “C’est difficile cette année”, témoigne un vendeur de tissus à Cotonou. “Les gens viennent, regardent, mais repartent sans acheter. L’ambiance n’est pas la même qu’avant. Les gens sont préoccupés par leur budget.”

L’un des secteurs les plus touchés est celui des vêtements, traditionnellement très actif pendant cette période. Les boutiques et étals de vêtements et de chaussures se trouvent dépeuplées, les clients hésitant à dépenser pour des habits neufs alors qu’ils se battent pour équilibrer leur budget. “أفانت, je pouvais compter sur cette période pour réaliser des ventes importantes”, explique un commerçant de prêt-à-porter. “Mais cette année, les clients arrivent avec une liste de priorités et les habits de fête ne sont pas en tête.”

L’aspect spirituel des fêtes de fin d’année, comme Noël et le Nouvel An, conserve néanmoins une place importante dans les cœurs des Béninois. Mais même dans les églises, les échos des chants de Noël risquent d’être moins joyeux que les années précédentes. “C’est difficile de célébrer avec allégresse quand on sait que l’économie va de mal en pis”, confie un fidèle d’une église protestante à Cotonou. “Certains d’entre nous sont préoccupés par la question du logement, de l’école des enfants et du quotidien. La fête passe au second plan.”

Pour certains observateurs, la situation économique du Bénin est un reflet des défis structurels à long terme. “La hausse des prix, combinée à une faible croissance économique, plonge la majorité de la population dans une situation de vulnérabilité”, analyse un économiste béninois. “Sans une amélioration significative du pouvoir d’achat, il sera difficile de voir un retour à la normalité, même dans les périodes de fêtes.”

داميان تولوميسي