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Amélie Goudjo : « Sidikou Karimou est un président dynamique »

Elle n’est plus à présenter dans le milieu du handball international. Handballeuse professionnelle en France et à l’étranger avant sa reconversion professionnelle, Amélie Goudjo ouvre son univers à cœur ouvert dans cet entretien accordé au magazine Chabala de la Fédération Béninoise de Handball. Lisez les réponses de la consultante sportive, commentatrice de matchs de handball pour plusieurs chaines de télévisions françaises, conférencière et préparatrice mentale !!!

Pourquoi avoir choisi le handball comme sport ? 

D’abord parce que c’est un sport collectif, ultra complet qui allie l’adresse et la combattivité. C’est un sport formidable à pratiquer et à suivre en tant que spectateur. On ne s’ennuie pas, ça va vite, il y a l’attaque, la défense et pleins de postes différents où chacun peut trouver une manière de s’exprimer et mettre en exergue ses qualités. Je me suis bien épanouie au poste de pivot à l’époque

Durant ta carrière de joueuse, quel a été ton meilleur moment ? 

Mon meilleur moment je pense que c’est l’année 2009. J’ai connu des succès et des émotions. J’évoluais en Espagne et j’ai adoré m’adapter à une autre culture.  Cette année-là on avait gagné la Coupe d’Espagne, qui a une bonne côte là-bas. Et puis nous avons créé la surprise avec un groupe très jeune en équipe de France. Nous avons terminé vice-championnes du monde et vainqueur des jeux méditerranéens avec un groupe hyper soudé. Il y avait une force et une cohésion d’équipe assez incroyable !    

Et ton pire moment ? 

En 2012, lorsque j’ai appris que je ne participerai pas aux JO au dernier moment. J’avais 32 ans c’était un rêve de gosse qui s’envolait en quelques secondes. Il y avait un effet d’annonce inattendu qui a accentué cet échec, c’était tout un contexte car j’étais capitaine de l’équipe à ce moment-là   

Qu’est ce qui faisait ta force en tant que joueuse ? 

J’étais battante et puissante, donc forcément la défense était un secteur d’expression fort pour moi. J’adorais les duels, stopper les joueuses habiles sur le 1 contre 1. En attaque j’étais une spécialiste des CHABALA et des tirs désaxés. Je faisais de bons blocs pour mes partenaires.

Raconte-nous comment s’est passée ta reconversion ?  

C’était une période particulière de transition pas évidente, la fameuse “petite mort” du sportif qui arrête une passion. A la base, je voulais travailler dans le secteur social car j’avais fait des études dans ce sens-là, créer une association lorsque j’étais encore en carrière. J’ai eu une autre expérience associative dans le domaine de l’éducation par le sport à mi-temps conjointement à mon activité de consultante. Et puis la bascule s’est faite naturellement vers ce deuxième métier. Et maintenant, je suis entrepreneuse indépendante. C’est formidable de ressentir cette liberté d’organisation au quotidien, d’avoir des collaborations diverses. Comme je déteste la routine et que j’aime bouger c’est très épanouissant.

Consultante aujourd’hui, raconte-nous comment tu te sens dans ce nouveau métier ? 

J’ai beaucoup de plaisir à commenter depuis plus d’une dizaine d’années et j’ai toujours la sensation d’évoluer.  J’avoue que cette saison la perspective des JO de Paris m’anime tout particulièrement, à Lille notamment. Si nos équipes de France performent ça va être exceptionnel de vivre ça. Je ressens très peu de contraintes dans ce métier à part la fatigue engendrée par les déplacements. Pour le reste, je m’adapte aux aléas et j’accepte de me mettre parfois en difficulté en sortant de ma zone de confort, en acceptant de nouveaux challenges.

Parle-nous brièvement de ta complicité avec Jocelyn Veluire  

C’est mon acolyte, mon âme sœur professionnelle. Dès les premiers commentaires, on a réussi tout de suite à trouver de la fluidité, du rythme et une bonne complémentarité. Au-delà de notre passion commune pour le hand, on partage les mêmes valeurs humaines : esprit d’équipe, altruisme. Ça aide forcément, ça facilite la collaboration, la communication et permet de trouver une unité et du plaisir dans le travail.  

Quelle impression gardes-tu de ce stage de formation animé à Cotonou avec Jocelyn Veluire ?  

Cette formation était une sacrée aventure humaine. Parfois j’ai des flashs qui me reviennent et je les revis avec bonheur. Aucune fausse note, tout était parfait : l’organisation, l’investissement des participants, le scénario des matchs que l’on a commentés avec la double prolongation, l’accueil à l’hôtel Nobila. Et puis ce que je retiens c’est la chaleur humaine, la sympathie et l’hospitalité des membres de la fédération et des participants. Je n’oublierai jamais.

Ambassadrice du handball béninois, quels sont les projets et ambitions que tu nourries pour le Bénin ?

« J’étais super fière en tant que métisse béninoise de recevoir cette distinction, de créer du lien avec la fédération et le hand béninois. C’était une manière de concrétiser un engagement mutuel. Sidikou Karimou est un président dynamique, un homme d’action qui fait preuve de créativité et d’ambition. Les lignes bougent en ce moment à la fédération. Nous gardons le contact, je me tiens prête pour apporter ma contribution à de nouveaux projets ou pérenniser ce que nous avons initié en novembre 2023 avec la formation des journalistes et consultants sportifs

Tes relations avec les Béninois d’origine qui font partie du milieu du handball en France ? 

J’ai rencontré très peu de handballeurs ou handballeuses d’origine béninoise en France. Trois seulement pendant ma carrière. On est régulièrement en contact avec Rock Féliho, de par nos activités respectives en lien direct avec le hand, et nous sommes tous les deux très attachés au Benin. Alors on s’encourage, on suit avec plaisir les projets de chacun. Anne Sophie Kpoze est une ancienne coéquipière et toujours une amie très proche. Nous continuons à aller voir des matchs ensemble à Issy au Paris 92, là où nous avons joué ensemble. C’est aussi l’occasion d’amener nos enfants. Ça nous fait beaucoup sourire de les voir à la fin des matchs s’amuser 4 sur le terrain que l’on a foulé par le passé

Entretien réalisé par Gaël HESSOU (Chabala)

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