Afrique et déchets électroniques : Un désastre écologique en marche

L’Afrique est devenue, ces dernières années, la destination privilégiée pour des milliers de tonnes de déchets électroniques et électriques en provenance du monde entier. Ordinateurs, téléphones portables, téléviseurs, réfrigérateurs et autres appareils hors d’usage arrivent par conteneurs entiers, souvent sous le prétexte de dons ou de réutilisation. Pourtant, derrière cette façade se cache une réalité bien plus sombre : une crise environnementale et sanitaire qui menace les populations et les écosystèmes africains.
Les déchets électroniques, ou « e-déchets », sont l’un des flux de déchets qui croît le plus rapidement à l’échelle mondiale. Selon l’ONU, plus de 50 millions de tonnes sont générées chaque année, et une grande partie finit dans des pays en développement, dont de nombreux en Afrique. Le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire sont parmi les pays les plus touchés. Ces déchets, souvent exportés illégalement, contiennent des substances toxiques comme le plomb, le mercure et le cadmium, qui polluent l’air, l’eau et les sols.
Des impacts dévastateurs sur la santé et l’environnement
Dans des décharges informelles, des travailleurs, dont de nombreux enfants, récupèrent des métaux précieux comme l’or ou le cuivre en brûlant des câbles ou en plongeant leurs mains dans des produits chimiques corrosifs. Ces pratiques exposent les populations à des maladies respiratoires, des cancers et des troubles neurologiques. Par ailleurs, les sols et les cours d’eau contaminés affectent l’agriculture et la biodiversité, aggravant la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

Des solutions à mettre en œuvre urgemment
Face à cette crise, des initiatives locales et internationales tentent de trouver des solutions. Le recyclage responsable, la sensibilisation des populations et le renforcement des législations sont des pistes prometteuses. Cependant, la responsabilité incombe également aux pays exportateurs, qui doivent cesser de considérer l’Afrique comme une décharge à ciel ouvert. Car les déchets électroniques représentent un défi majeur pour l’Afrique, mais aussi une opportunité de repenser son rapport à la consommation et à la gestion des ressources. Sans une action concertée et durable, ce fléau continuera de menacer l’avenir du continent et de ses habitants.
Fidèle AKODODJA