L’affaire a été mise à la lumière du jour le jeudi 29 juillet 2021 au tribunal d’Abomey Calavi. La victime, âgée seulement de 10 ans, aurait subi des agressions sexuelles pas qu’une fois, mais deux pour être plus précis. Les présumés coupables ont immédiatement été expédiés, d’après beninwebtv en prison. Ceci après leur présentation au procureur.
Ses bourreaux sont deux voisins, âgés respectivement de 23 ans et 27 ans. Selon le témoignage fait par la victime à l’ONG FND et relayés par notre source, les faits se sont produits durant la rentrée scolaire. Ses parents n’étant souvent pas à la maison, elle se retrouvait seule à la sortie des classes. « Ma maman me laissait mon déjeuner dans la chambre et je mangeais puis me reposais avant de repartir à l’école à 15 h », a-t-elle raconté. Son malheur débute le jour où elle dit s’être rendue chez une couturière, une voisine qui l’a envoyé envoyée chez un autre voisin pour une livraison de colis. Ce dernier de nationalité togolaise aurait profité de cet instant pour abuser de la petite fille, âgée de 10 ans. « Il était entré dans sa chambre comme s’il allait chercher l’argent. Pendant que je regardais ailleurs, il est ressorti de sa chambre sans que je ne m’en rende compte et m’avait subitement soulevé puis déposé par terre dans sa chambre. Il avait enlevé sa culotte et était resté dans son sous-vêtement. Il avait soulevé ma robe et tiré mon slip vers le bas. Ensuite, il a enfoncé son doigt dans mon sexe ».
La victime avoue ne savait pas comment se confier à la couturière. Toutefois, elle décide de tout narrer à une de ses camarades de classe qui n’a pas hésité à informer leur maîtresse de classe. Mais l’institutrice n’a pas vite informé les parents de la fille. « Plus tard, j’avais fait une bêtise à la maison et ma maman s’était rendue à l’école pour en discuter avec ma maîtresse. A son arrivée, ma maîtresse lui avait raconté l’histoire du Togolais », a déclaré la victime, qui dit avoir subi un interrogatoire musclé, mené par sa génitrice une fois au courant des faits. Une fois l’épisode du togolais estompé, la fillette qui pensait aller de l’avant à présent, se retrouva une fois encore prise au piège dans les griffes d’un autre prédateur sexuel.
L’agresseur : le frère de la couturière
Une fois encore, seule dans la chambre après les cours elle dit avoir été prise par surprise alors qu’elle changeait sa tenue. « Il m’avait tiré et m’avait fait coucher sur le sol de notre salon tout en gardant mon visage fermé. Il avait tiré mon slip vers le bas et avait enfoncé son doigt dans mon sexe. Lorsqu’il avait retiré sa main et voulait partir, j’avais vu son visage. C’était le frère de notre voisine couturière. Comme je ne voulais pas que ma maman me gronde ou me frappe, je n’ai rien dit aussi ». Comme à son habitude, elle a préféré garder le silence une fois encore face à la situation. Son argument demeure inchangé : la peur d’être frappée. Mais cette fois-ci, son silence n’allait pas faire long feu. « Pour une autre bêtise, ma maman s’était mise à me taper récemment en m’interdisant de lui mentir et de lui cacher des choses à l’avenir. C’est ainsi que j’ai dû lui avouer ce que le frère de la couturière m’avait fait », a-t-elle confié. Quelques jours plus tard, la fillette a été conduite à l’hôpital par son père. Elle n’a pas été informée des résultats des analyses. La suite, on la connaît, c’est l’interpellation des deux présumés auteurs des attouchements sexuels. Ils sont déposés à la prison civile de Calavi et attendent d’être fixés sur leur sort.
C’est pourquoi, la présidente de l’ONG FND, Helena Capo-Chichi affirme que le dialogue parent-enfant permet à « l’enfant de prendre davantage confiance en lui et de pouvoir se confier en cas de besoin et d’agression ». « Au travers des échanges, l’enfant est bien équipé par ses parents pour identifier les faits et gestes qui traduisent un environnement hostile de violences », martèle-t-elle.
Yvon ALITONOU